Nanon

George Sand
Nanon

The Project Gutenberg EBook of Nanon, by George Sand This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www.gutenberg.net
Title: Nanon La biblioth��que pr��cieuse
Author: George Sand
Release Date: March 1, 2005 [EBook #15226]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK NANON ***

Produced by Ebooks libres et gratuits; this text is also available at http://www.ebooksgratuits.com in Word format, Mobipocket Reader format, eReader format and Acrobat Reader format.

George Sand

NANON

(1872)

Table des mati��res
I II III IV V VI VII VIII IX X XI XII XIII XIV XV XVI XVII XVIII XIX XX XXI XXII XXIII XXIV XXV XXVI XXVII XXVIII

I
J'entreprends, dans un age avanc��, en 1850, d'��crire l'histoire de ma jeunesse.
Mon but n'est pas d'int��resser �� ma personne; il est de conserver pour mes enfants et petits-enfants le souvenir cher et sacr�� de celui qui fut mon ��poux.
Je ne sais pas si je pourrai raconter par ��crit, moi qui, �� douze ans, ne savais pas encore lire. Je ferai comme je pourrai.
Je vais prendre les choses de haut et tacher de retrouver les premiers souvenirs de mon enfance. Ils sont tr��s confus, comme ceux des enfants dont on ne d��veloppe pas l'intelligence par l'��ducation. Je sais que je suis n��e en 1775, que je n'avais ni p��re ni m��re d��s l'age de cinq ans, et je ne me rappelle pas les avoir connus. Ils moururent tous deux de la petite v��role dont je faillis mourir avec eux, l'inoculation n'avait pas p��n��tr�� chez nous. Je fus ��lev��e par un vieux grand-oncle qui ��tait veuf et qui avait deux petits-fils orphelins comme moi et un peu plus ag��s que moi.
Nous ��tions parmi les plus pauvres paysans de la paroisse. Nous ne demandions pourtant pas l'aum?ne; mon grand-oncle travaillait encore comme journalier, et ses deux petits-fils commen?aient �� gagner leur vie; mais nous n'avions pas une seule pellet��e de terre �� nous et on avait bien de la peine �� payer le loyer d'une m��chante maison couverte en chaume et d'un petit jardin o�� il ne poussait presque rien sous les chataigniers du voisin, qui le couvraient de leur ombre. Heureusement, les chataignes tombaient chez nous et nous les aidions un peu �� tomber; on ne pouvait pas le trouver mauvais, puisque les ma?tresses branches venaient chez nous et faisaient du tort �� nos raves.
Malgr�� sa mis��re, mon grand-oncle qu'on appelait Jean le Pic, ��tait tr��s honn��te, et, quand ses petits-fils maraudaient sur les terres d'autrui, il les reprenait et les corrigeait ferme. Il m'aimait mieux, disait-il, parce que je n'��tais pas n��e chipeuse et ravageuse. Il me prescrivait l'honn��tet�� envers tout le monde et m'enseignait �� dire mes pri��res. Il ��tait tr��s s��v��re, mais tr��s bon, et me caressait quelquefois le dimanche quand il restait �� la maison.
Voil�� tout ce que je peux me rappeler jusqu'au moment o�� ma petite raison s'ouvrit d'elle-m��me, grace �� une circonstance qu'on trouvera certainement bien pu��rile, mais qui fut un grand ��v��nement pour moi, et comme le point de d��part de mon existence.
Un jour, le p��re Jean me_ _prit entre ses jambes, me donna une bonne claque sur la joue et me dit:
-- Petite Nanette, ��coutez-moi bien et faites grande attention �� ce que je vais vous dire. Ne pleurez pas. Si je vous ai frapp��e, ce n'est pas que je sois fach�� contre vous: au contraire, c'est pour votre bien.
J'essuyai mes yeux, je rentrai mes sanglots et j'��coutai.
-- Voil��, reprit mon oncle, que vous avez onze ans, et vous n'avez pas encore travaill�� hors de la maison. Ce n'est pas votre faute; nous ne poss��dons rien et vous n'��tiez pas assez forte pour aller en journ��e. Les autres enfants ont des b��tes �� garder et ils les m��nent sur le communal; nous, nous n'avons jamais eu le moyen d'avoir des b��tes; mais voil�� que j'ai pu enfin mettre de c?t�� quelque argent, et je compte aller aujourd'hui �� la foire pour acheter un mouton. Il faut que vous me juriez par le bon Dieu d'avoir soin de lui. Si vous le faites bien manger, si vous ne le perdez pas, si vous tenez bien sa bergerie, il deviendra beau, et, avec l'argent qu'il me revaudra l'an qui vient, je vous en ach��terai deux, et, l'ann��e suivante quatre; alors vous commencerez �� ��tre fi��re et �� marcher de pair avec les autres jeunesses qui ont de la raison et qui font du profit �� leur famille. M'avez-vous entendu et ferez-vous comme je vous dis?
J'��tais si ��mue que je pus �� peine r��pondre; mais mon grand-oncle comprit que j'avais bonne intention et il partit pour le march�� en me disant qu'il serait de retour avant le
Continue reading on your phone by scaning this QR Code

 / 121
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.