Monsieur Parent

Guy de Maupassant

Monsieur Parent

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Title: Monsieur Parent Et autres histoires courtes
Author: Guy de Maupassant
Release Date: April 13, 2004 [EBook #12011]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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MONSIEUR PARENT (et autres histoires courtes)
Par
GUY DE MAUPASSANT

MONSIEUR PARENT
I
Le petit Georges, �� quatre pattes dans l'all��e, faisait des montagnes de sable. Il le ramassait de ses deux mains, l'��levait en pyramide, puis plantait au sommet une feuille de marronnier.
Son p��re, assis sur une chaise de fer, le contemplait avec une attention concentr��e et amoureuse, ne voyait que lui dans l'��troit jardin public rempli de monde.
Tout le long du chemin rond qui passe devant le bassin et devant l'��glise de la Trinit�� pour revenir, apr��s avoir contourn�� le gazon, d'autres enfants s'occupaient de m��me, �� leurs petits jeux de jeunes animaux, tandis que les bonnes indiff��rentes regardaient en l'air avec leurs yeux de brutes, ou que les m��res causaient entre elles en surveillant la marmaille d'un coup d'oeil incessant.
Des nourrices, deux par deux, se promenaient d'un air grave, laissant tra?ner derri��re elles les longs rubans ��clatants de leurs bonnets, et portant dans leurs bras quelque chose de blanc envelopp�� de dentelles, tandis que de petites filles, en robe courte et jambes nues, avaient des entretiens s��rieux entre deux courses au cerceau, et que le gardien du square, en tunique verte, errait au milieu de ce peuple de mioches, faisait sans cesse des d��tours pour ne point d��molir des ouvrages de terre, pour ne point ��craser des mains, pour ne point d��ranger le travail de fourmi de ces mignonnes larves humaines.
Le soleil allait dispara?tre derri��re les toits de la rue Saint-Lazare et jetait ses grands rayons obliques sur cette foule gamine et par��e, Les marronniers s'��clairaient de lueurs jaunes, et les trois cascades, devant le haut portail de l'��glise, semblaient en argent liquide.
M. Parent regardait son fils accroupi dans la poussi��re: il suivait ses moindres gestes avec amour, semblait envoyer des baisers du bout des l��vres �� tous les mouvements de Georges.
Mais ayant lev�� les yeux vers l'horloge du clocher, il constata qu'il se trouvait en retard de cinq minutes. Alors il se leva, prit le petit par le bras, secoua sa robe pleine de terre, essuya ses mains et l'entra?na vers la rue Blanche. Il pressait le pas pour ne point rentrer apr��s sa femme; et le gamin, qui ne le pouvait suivre, trottinait �� son c?t��.
Le p��re alors le prit en ses bras, et, acc��l��rant encore son allure, se mit �� souffler de peine en montant le trottoir inclin��. C'��tait un homme de quarante ans; d��j�� gris, un peu gros, portant avec un air inquiet un bon ventre de joyeux gar?on que les ��v��nements ont rendu timide.
Il avait ��pous��, quelques ann��es plus t?t, une jeune femme aim��e tendrement qui le traitait �� pr��sent avec une rudesse et une autorit�� de despote tout-puissant. Elle le gourmandait sans cesse pour tout ce qu'il faisait et pour tout ce qu'il ne faisait pas, lui reprochait aigrement ses moindres actes, ses habitudes, ses simples plaisirs, ses go?ts, ses allures, ses gestes, la rondeur de sa ceinture et le son placide de sa voix.
Il l'aimait encore cependant, mais il aimait surtout l'enfant qu'il avait d'elle, Georges, ag�� maintenant de trois ans, devenu la plus grande joie et la plus grande pr��occupation de son coeur. Rentier modeste, il vivait sans emploi avec ses vingt mille francs de revenu; et sa femme, prise sans dot, s'indignait sans cesse de l'inaction de son mari.
Il atteignit enfin sa maison, posa l'enfant sur la premi��re marche de l'escalier, s'essuya le front, et se mit �� monter.
Au second ��tage, il sonna.
Une vieille bonne qui l'avait ��lev��, une de ces servantes ma?tresses qui sont les tyrans des familles, vint ouvrir; et il demanda avec angoisse:
--Madame est-elle rentr��e?
La domestique haussa les ��paules:--Depuis quand Monsieur a-t-il vu Madame rentrer pour six heures et demie?
Il r��pondit d'un ton g��n��:
--C'est bon, tant mieux, ?a me donne le temps de me changer, car j'ai tr��s chaud.
La servante le regardait avec une piti�� irrit��e et m��prisante. Elle grogna:--Oh! je le vois bien. Monsieur est en nage; Monsieur a couru; il a port�� le petit peut-��tre; et tout ?a pour attendre Madame jusqu'�� sept heures et demie. C'est moi qu'on ne prendrait pas maintenant �� ��tre pr��te �� l'heure. Je fais mon d?ner pour huit heures, moi,
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