Mesure pour mesure

William Shakespeare
Mesure pour mesure

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Title: Mesure pour mesure
Author: William Shakespeare
Translator: François Pierre Guillaume Guizot
Release Date: April 14, 2006 [EBook #18169]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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POUR MESURE ***

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Note du transcripteur.

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======== Ce document est tiré de:
OEUVRES COMPLÈTES DE SHAKSPEARE
TRADUCTION DE M. GUIZOT
NOUVELLE ÉDITION ENTIÈREMENT REVUE AVEC UNE
ÉTUDE SUR SHAKSPEARE DES NOTICES SUR CHAQUE PIÈCE
ET DES NOTES
Volume 4
Mesure pour mesure.--Othello.--Comme il vous plaira. Le conte
d'hiver.--Troïlus et Cressida.
PARIS A LA LIBRAIRIE ACADÉMIQUE DIDIER ET Cie,
LIBRAIRES-ÉDITEURS 35, QUAI DES AUGUSTINS 1863
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MESURE POUR MESURE
COMÉDIE

NOTICE SUR MESURE POUR MESURE
Cette pièce démontre que le génie créateur de Shakspeare pouvait
féconder le germe le plus stérile. Une ancienne pièce dramatique, d'un
certain Georges Whestone, intitulée Promas et Cassandra, composition
pitoyable, est devenue une de ses meilleures comédies. Peut-être n'a-t-il
même pas fait l'honneur à Whestone de profiter de son travail; car une
nouvelle de Geraldi Cinthio contient à peu près tous les événements de
Mesure pour mesure et Shakspeare n'avait besoin que d'une idée
première pour construire sa fable et la mettre en action. Dans la

nouvelle de Cinthio, et dans la pièce de Whestone, le juge prévaricateur
vient à bout de ses desseins sur la soeur qui demande la grâce de son
frère. Condamné par le prince à être puni de mort, après avoir épousé la
jeune fille qu'il a outragée, il obtient sa grâce par les prières de celle qui
oublie sa vengeance dès que le coupable est devenu son époux.
L'épisode de Marianne a été heureusement inventé par Shakspeare pour
mieux récompenser la chaste Isabelle. Un critique moderne ne voit
qu'une froide vertu dans la conduite de cette jeune novice: il l'eût
préférée plus touchée du sort de son frère, et prête à faire le sacrifice
d'elle-même. La scène touchante où Isabelle implore Angelo, son
hésitation quand il s'agit de sauver son frère aux dépens de son honneur
suffisent pour l'absoudre du reproche d'indifférence. Il ne faut pas
oublier qu'élevée dans un cloître elle doit avoir horreur de tout ce qui
pouvait souiller son corps qu'elle est accoutumée à considérer comme
un vase d'élection; d'ailleurs une vertu absolue a aussi sa noblesse, et si
elle est moins dramatique que la passion, elle amène ici cette scène si
vraie où Claudio, après avoir écouté avec résignation le sermon du
moine et se croyant détaché de la vie, retrouve, à la moindre lueur
d'espoir, cet instinct inséparable de l'humanité qui nous fait embrasser
avec ardeur tout ce qui peut reculer l'instant de la mort. Par quel
heureux contraste Shakspeare a placé à côté de Claudio ce Bernardino,
abruti par l'intempérance, auquel même il ne reste plus cet instinct
conservateur de l'existence!
Le prince, qui veut être la Providence mystérieuse de ses sujets, est un
de ces rôles qui produisent toujours de l'effet au théâtre. Il soutient avec
un art infini son déguisement, et il est remarquable que Shakspeare,
poëte d'une cour protestante, ait prêté tant de noblesse et de dignité au
costume monastique. C'est une remarque qui n'a pas échappé à Schlegel
au sujet du vénérable religieux que nous avons déjà vu dans la comédie
de Beaucoup de bruit pour rien. Mais le philosophe se trahit sous le
capuchon qui le cache dans l'exhortation sur la vie et le néant adressée
par le duc à Claudio. Cette tirade contient quelques boutades de
misanthropie qui ont sans doute été mises à profit par l'auteur des Nuits.
En général, le défaut de cette pièce est de ne pas exciter de sympathie

bien vive pour aucun des personnages. Les caractères odieux n'ont pas
une couleur très-prononcée, quand on les compare à tant d'autres
créations profondes de Shakspeare. Mais l'intrigue occupe
constamment la curiosité, on doit y admirer une foule de pensées
poétiquement exprimées, et plusieurs scènes excellentes. L'unité
d'action et de lieu y est assez bien conservée.
Mesure pour mesure, selon Malone, fut composée en 1603.

PERSONNAGES
VINCENTIO, duc de Vienne. ANGELO, ministre d'État en l'absence
du duc. ESCALUS, vieux seigneur, collègue d'Angelo dans
l'administration. CLAUDIO, jeune seigneur. LUCIO, jeune homme
étourdi et libertin. DEUX GENTILSHOMMES. VARRIUS[1],
courtisan de la suite du duc. LE PRÉVÔT DE LA PRISON. THOMAS,}
PIERRE,} religieux franciscains. UN JUGE.
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