Mes Origines. Mémoires et Récits

Frederic Mistral
걐Mes Origines. Mémoires et Récits [with accents]

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Title: Mes Origines. Memoires et Recits
Author: Frederic Mistral
Release Date: December, 2004 [EBook #7012] [Yes, we are more than one year ahead of schedule] [This file was first posted on February 22, 2003]
Edition: 10
Language: French
Character set encoding: Latin-1
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This eBook was produced by Walter Debeuf

Mes Origines.
Mémoires et récits. (Traduction du proven?al)
par Frédéric Mistral.
CHAPITRE I.
AU MAS DU JUGE.
Les Alpilles. -- La chanson de Maillane. -- Ma famille. -- Ma?tre Fran?ois, mon père. -- Déla?de, ma mère. -- Jean du Porc. -- L'a?eul étienne. -- La mère-grand Nanon. -- La foire de Beaucaire. -- Les fleurs de glais.
D'aussi loin qu'il me souvienne, je vois devant mes yeux, au Midi là-bas, une barre de montagnes dont les mamelons, les rampes, les falaises et les vallons bleuissaient du matin aux vêpres, plus ou moins clairs ou foncés, en hautes ondes. C'est la cha?ne des Alpilles, ceinturée d'oliviers comme un massif de roches grecques, un véritable belvédère de gloire et de légendes.
Le sauveur de Rome, Ca?us Marius, encore populaire dans toute la contrée, c'est au pied de ce rempart qu'il attendit les Barbares, derrière les murs de son camp; et ses trophées triomphaux, à Saint-Rey sur les Antiques, sont, depuis deux mille ans, dorés par le soleil. C'est au penchant de cette c?te qu'on rencontre les tron?ons du grand aqueduc romain qui menait les eaux de Vaucluse dans les Arènes d'Arles: conduit que des gens du pays nomment Ouide di Sarrasin (pierrée des Sarrasins), parce que c'est par là que les Maures d'Espagne s'introduisirent dans Arles. C'est sur les rocs escarpés de ces collines que les princes des Baux avaient leur chateau fort. C'est dans ces vals aromatiques, aux Baux, à Romanin et à Roque-Martine, que tenaient cour d'amour les belles chatelaines du temps des troubadours. C'est à Mont-Majour que dorment, sous les dalles du clo?tre, nos vieux rois arlésiens. C'est dans les grottes du Vallon d'Enfer, de Cordes, qu'errent encore nos fées. C'est sous ces ruines, romaines ou féodales, que g?t la Chèvre d'Or.
Mon village, Maillane, en avant des Alpilles, tient le milieu de la plaine, une large et riche plaine, qu'en mémoire peut-être du consul Ca?us Marius on nomme encore Le Caieou.
-- Quand je luttais, me disait une fois le petit Maillanais, -- un vieux lutteur de l'endroit, -- j'ai beaucoup voyagé, en Languedoc comme en Provence... Mais jamais je ne vis une plaine aussi unie que ce terroir. Si, depuis la Durance jusqu'à la mer, là-bas, on tirait un trait de charrue droit comme une chandelle, un sillon de vingt lieues, l'eau y courrait toute seule, rien qu'au niveau pendant. Aussi, quoique nos voisins nous traitent de _mange-grenouilles_, les Maillanais convinrent toujours que, sous la chape du soleil, il n'est pas de pays plus joli que le leur et, un jour qu'ils m'avaient demandé quelques couplets pour la chorale du village, voici, à ce propos, les vers que je leur fis:
_Maillane est beau, Maillane pla?t -- et se fait beau de plus en plus; Maillane ne s'oublie jamais; -- il est l'honneur de la contrée -- et tient son nom du mois de Mai.
Que vous soyez à Paris ou à Rome, -- pauvres conscrits, rien ne vous charme; -- Maillane est pour vous sans pareil -- et vous aimeriez y manger une pomme -- que dans Paris un perdreau.
Notre patrie n'a pour remparts -- que les grandes haies de cyprès -- que Dieu fit tout exprès pour elle; -- et quand se lève le mistral, -- il ne fait que branler le berceau.
Tout le dimanche on fait l'amour; -- puis au travail, sans trêve, -- s'il faut le lundi se ployer, --nous buvons le vin de nos vignes, nous mangeons le pain de nos blés._
La vieille bastide où je naquis, en face des Alpilles, touchant le Clos-Créma, avait nom le Mas du Juge, un tènement de quatre paires de
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