Marcof le Malouin

Ernest Capendu
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Marcof le Malouin

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Title: Marcof le Malouin
Author: Ernest Capendu
Release Date: December 22, 2005 [EBook #17372]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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ERNEST CAPENDU
MARCOF-LE-MALOUIN
[Illustration]
PARIS A. DEGORCE-CADOT, ��DITEUR 9, RUE DE VERNEUIL, 9

PREMI��RE PARTIE
LES PROMIS DE FOUESNAN

I
LE JEAN-LOUIS.
Dans les derniers jours de juin 1791, au moment o�� le soleil couchant dorait de ses rayonnements splendides la surface moutonneuse de l'Oc��an, embrasant l'occident des flots d'une lumi��re pourpre, comparable, par l'��clat, �� des m��taux en fusion, un petit lougre, fin de car��ne, ��lanc�� de mature, marchant sous sa misaine, ses basses voiles, ses huniers et ses focs, filait gaiement sur la lame, par une belle brise du sud-ouest. L'atmosph��re, lourde et ��paisse, charg��e d'��lectricit��, se rafra?chissait peu �� peu, car le vent augmentant progressivement d'intensit��, mena?ait de se changer en rafale. Les vagues, roulant plus pr��cipit��es sous l'action de la bourrasque naissante, d��ferlaient avec force sur les bordages du fr��le batiment qui, insoucieux de l'orage, ne diminuait ni sa voilure ni la rapidit�� de sa marche. Il courait, serrant le vent au plus pr��s, bondissant sur l'Oc��an comme un enfant qui se joue sur le sein maternel.
Son ��quipage, compos�� de quelques hommes, les uns fumant accoud��s sur le bastingage, les autres accroupis avec nonchalance sur le pont, semblait lui-m��me n'avoir aucune pr��occupation des nuages plomb��s et couleur de cuivre qui s'amoncelaient au sud et s'emparaient du firmament avec une v��locit�� incroyable pour tous ceux qui n'ont pas assist�� �� ce sublime spectacle de la nature que l'on nomme une temp��te.
Ce lougre, baptis�� sous le nom de _Jean-Louis_, parti la veille au soir de l'?le de Groix, avait mis le cap sur Penmarckh. Quelques ballots de marchandises entass��s au pied du grand mat et solidement amarr��s contre le roulis, expliquaient suffisamment son voyage. Cependant ce petit navire, qu'�� son aspect il ��tait impossible de ne pas prendre tout d'abord pour l'un de ces paisibles et inoffensifs caboteurs faisant le commerce des c?tes, offrait �� l'oeil exerc�� du marin un probl��me difficile �� r��soudre. En d��pit de son ext��rieur innocent, il avait dans toutes ses allures quelque chose du batiment de guerre. Sa mature, coquettement inclin��e en arri��re, s'��levait haute et fi��re vers les nuages qu'elle semblait braver. Son gr��ement, soign�� et admirablement entretenu, d��notait de la part de celui qui commandait _le Jean-Louis_ des connaissances maritimes peu communes.
On sentait qu'�� un moment donn��, le lougre pouvait en un clin d'oeil se couvrir de toile, prendre chasse ou la donner, suivant la circonstance. Peut-��tre m��me les ballots qui couvraient son pont, sans l'encombrer toutefois, n'��taient-ils l�� que pour faire prendre le change aux curieux.
Au moment o�� nous rencontrons _le Jean-Louis_, rien pourtant ne d��celait des intentions guerri��res, il se contentait de filer gaiement sous la brise fra?chissante, s'inclinant sous la vague et bondissant comme un cheval de steeple-chase, par-dessus les barri��res humides qui voulaient s'opposer �� son passage. Les matelots insouciants regardaient d'un oeil calme approcher la temp��te.
A l'arri��re du petit batiment, le dos appuy�� contre la muraille du couronnement, se tenait debout, une main pass��e dans la ceinture qui lui serrait le corps, un homme de taille moyenne, aux ��paules larges et carr��es, aux bras musculeux, aux longs cheveux tombant sur le cou, et dont le costume indiquait au premier coup d'oeil le marin de la vieille Bretagne.
Depuis trois quarts d'heure environ que la brise se carabinait de plus en plus, ce personnage n'avait pas fait un seul mouvement. Ses yeux vifs et p��n��trants ��taient fix��s sur le ciel. De temps �� autre une sorte de rayonnement int��rieur illuminait sa physionomie.
--Avant une heure d'ici, nous aurons un vrai temps de damn��s! murmura-t-il en faisant un mouvement brusque.
Un petit mousse, accroupi au pied du mat d'artimon, se releva vivement.
--Pierre! lui dit le commandant.
--Ma?tre, fit l'enfant en s'avan?ant avec timidit��.
--Va te poster dans les hautes vergues. Tu me signaleras la terre.
Le mousse, sans r��pondre, s'��lan?a dans les enfl��chures, et avec la rapidit�� et l'agilit�� d'un singe, il se mit en devoir de gagner la premi��re hune de misaine.
--Amarre-toi solidement, lui cria son chef.
Puis, marchant �� grands pas sur le pont, le personnage s'approcha d'un vieux matelot �� la figure basan��e, aux cheveux grisonnants, qui regardait froidement l'horizon.
--Bervic, lui demanda-t-il apr��s un moment de silence, que penses-tu du grain
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