Madame Rose; Pierre de Villerglé

Amédée Achard
Rose; Pierre de Villerglé, by
Amédée Achard

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Title: Madame Rose; Pierre de Villerglé
Author: Amédée Achard
Release Date: October 18, 2005 [EBook #16901]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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ROSE; PIERRE DE VILLERGLÉ ***

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MADAME ROSE

PIERRE DE VILLERGLÉ
NOUVELLES
PAR AMÉDÉE ACHARD
* * * * *
DEUXIÈME ÉDITION
* * * * *
PARIS
LIBRAIRIE DE L. HACHETTE ET Cie RUE PIERRE-SARRAZIN,
N° 14
* * * * *
1858

MADAME ROSE
PIERRE DE VILLERGLÉ

TYPOGRAPHIE DE CH. LAHURE ET Cie Imprimeurs du Sénat et de
la Cour de Cassation rue de Vaugirard, 9
* * * * *

MADAME ROSE
PREMIÈRE PARTIE.

I
Parmi les villages que les jeux de la fantaisie et de la spéculation ont
élevés aux environs de Paris, il n'en est peut-être pas de plus joli et de
plus frais que Maisons. La mode l'a un peu gâté en multipliant les
jardins et les cottages; mais elle n'a pu détruire ni la beauté de la Seine
qui le côtoie, ni la majesté royale des avenues qui l'entourent. De
longues allées bordées de grands arbres percent le parc dans toutes les
directions, et laissent voir, derrière un rideau tremblant de feuillage, des
pavillons et des villas dans lesquels le luxe des propriétaires, gens de
finance pour la plupart, a prodigué mille recherches coûteuses; mais
aux premiers souffles de la bise, les hôtes frileux de ces habitations
coquettes disparaissent: on ne voit plus personne à Maisons, si ce n'est
dans le village, qu'un pli de terrain dérobe aux oisifs de l'été.
Cependant une de ces villas était encore habitée vers la fin du mois de
novembre 184.... Cette villa, située en plein champ à l'extrémité du parc
et du côté de la Seine, se composait d'un seul corps de logis bâti au
milieu d'un jardin clos de haies vives. Tout blanc et percé de fenêtres à
persiennes vertes, ce corps de logis était élevé d'un étage sur
rez-de-chaussée. Il avait l'air propre et honnête, et semblait destiné au
logement de quelque bon rentier retenu à Maisons par l'énergie de ses
goûts champêtres. Le jardin, planté de légumes et d'arbres fruitiers
assez mal venus, était divisé en petits compartiments, dont le buis
dessinait les contours anguleux. Une tonnelle, un banc de bois et
quelques peupliers encore jeunes, en complétaient la décoration.
Ce petit domaine était connu dans le pays sous le nom de la
Maison-Blanche. Il pouvait bien avoir en tout une étendue d'un
demi-arpent; mais, la porte de son jardin passée, le propriétaire de la
Maison-Blanche avait autour de lui des promenades à fatiguer les
jambes d'un écolier. Une grande prairie le séparait de la Seine; le parc
de Maisons, avec ses bois épais, était là-bas, derrière la tonnelle, et plus
loin, fermée par un grand mur qui court sous un bouquet d'ormes et de
tilleuls, la forêt de Saint-Germain.
L'hôte de la Maison-Blanche était alors un jeune homme qui pouvait
avoir une trentaine d'années et qu'on appelait Georges de Francalin. Le

personnel de la maison se composait d'une vieille servante qui
répondait au nom de Pétronille, grondait toujours, d'un vieux
domestique grisonnant nommé Jacob, qui ne parlait jamais, et d'un
chien de chasse de la race des épagneuls à robe blanche et feu: tout le
monde à Maisons connaissait Tambour.
Quel motif avait pu engager Georges de Francalin à prolonger son
séjour à Maisons bien au delà du moment où chacun s'empresse de
regagner Paris? C'est ce que personne ne savait. Était-ce pour échapper
à l'agitation fiévreuse qui tourmentait alors la France entière? Avait-il
été ruiné, comme tant d'autres, à la suite des événements de février!
Cette retraite avait-elle pour cause un malheur domestique ou
quelqu'une de ces infortunes printanières qui font verser tant de larmes,
et dont plus tard on se souvient en souriant? Jacob aurait peut-être pu le
dire; mais Jacob, on le sait, ne parlait pas. Georges était arrivé à la
Maison-Blanche vers la fin d'avril avec Pétronille, Jacob et Tambour.
Trois ou quatre grandes caisses remplies de livres l'avaient suivi; il
avait acheté un canot, un fusil, des vareuses, tout cet attirail de chasse
et de pêche sans lequel les jours à la campagne peuvent paraître longs,
même les jours d'hiver, et bientôt
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