Lhôtel hanté

Wilkie Collins
L'hôtel hanté

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Title: L'hôtel hanté
Author: Wilkie Collins
Release Date: February 14, 2005 [EBook #15060]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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Wilkie Collins

L'HÔTEL HANTÉ
(1878)

Table des matières
PREMIÈRE PARTIE I II III IV DEUXIÈME PARTIE V VI VII VIII X XI XII
TROISIÈME PARTIE XIII XIV XV QUATRIÈME PARTIE XVI XVII XVIII XIX XX
XXI XXII XXIII XXIV XXV XXVI XXVII XXVIII POST SCRIPTUM

PREMIÈRE PARTIE
I
En 1860, la réputation du docteur Wybrow, de Londres, était arrivée à son apogée. Les
gens bien informés affirmaient que, de tous les médecins en renom, c'était lui qui gagnait
le plus d'argent.
Un après-midi, vers la fin de l'été, le docteur venait de finir son déjeuner après une
matinée d'un travail excessif. Son cabinet de consultation n'avait pas désempli et il tenait
déjà à la main une longue liste de visites à faire, lorsque son domestique lui annonça
qu'une dame désirait lui parler.
«Qui est-ce? demanda-t-il. Une étrangère?

--Oui, monsieur.
--Je ne reçois pas en dehors de mes heures de consultation. Indiquez-les lui et
renvoyez-la.
--Je les lui ai indiquées, monsieur.
--Eh bien?
--Elle ne veut pas s'en aller.
--Elle ne veut pas s'en aller? répéta en souriant le médecin.»
C'était une sorte d'original que le docteur Wybrow, et il y avait dans l'insistance de
l'inconnue une bizarrerie qui l'amusait.
«Cette dame obstinée vous a-t-elle donné son nom?
--Non, monsieur. Elle a refusé; elle dit qu'elle ne vous retiendra pas cinq minutes, et que
la chose est trop importante pour attendre jusqu'à demain. Elle est là dans le cabinet de
consultation, et je ne sais comment la faire sortir.»
Le docteur Wybrow réfléchit un instant. Depuis plus de trente ans qu'il exerçait la
médecine, il avait appris à connaître les femmes et les avait toutes étudiées, surtout celles
qui ne savent pas la valeur du temps, et qui, usant du privilège de leur sexe, n'hésitent
jamais à le faire perdre aux autres. Un coup d'oeil à sa montre lui prouva qu'il fallait
bientôt commencer sa tournée chez ses malades. Il se décida donc à prendre le parti le
plus sage: à fuir.
«La voiture est-elle là? demanda-t-il.
--Oui, monsieur.
--Très bien. Ouvrez la porte sans faire de bruit, et laissez la dame tranquillement en
possession du cabinet de consultation. Quand elle sera fatiguée d'attendre, vous savez ce
qu'il y a à lui dire. Si elle demande quand je serai rentré, dîtes que je dîne à mon cercle et
que je passe la soirée au théâtre. Maintenant, doucement, Thomas! Si nos souliers
craquent, je suis perdu.» Puis il prit sans bruit le chemin de l'antichambre, suivi par le
domestique marchant sur la pointe des pieds.
La dame se douta-t-elle de cette fuite? Les souliers de Thomas craquèrent-ils? Peu
importe; ce qu'il y a de certain, c'est qu'au moment où le docteur passa devant son cabinet,
la porte s'ouvrit. L'inconnue apparut sur le seuil et lui posa la main sur le bras.
«Je vous supplie, monsieur, de ne pas vous en aller sans m'écouter un instant.»
Elle prononça ces paroles à voix basse, et cependant d'un ton plein de fermeté. Elle avait
un accent étranger. Ses doigts serraient doucement, mais aussi résolument, le bras du
docteur.
Son geste et ses paroles n'eurent aucun effet sur le médecin, mais à la vue de la figure de
celle qui le regardait, il s'arrêta net; le contraste frappant qui existait entre la pâleur
mortelle du teint et les grands yeux noirs pleins de vie, brillant d'un reflet métallique,
dardés sur lui, le cloua à sa place.
Ses vêtements étaient de couleur sombre et d'un goût parfait, elle semblait avoir trente
ans. Ses traits: le nez, la bouche et le menton étaient d'une délicatesse de forme qu'on
rencontre rarement chez les Anglaises. C'était, sans contredit, une belle personne, malgré
la pâleur terrible de son teint et le défaut moins apparent d'un manque absolu de douceur
dans les yeux. Le premier moment de surprise passé, le docteur se demanda s'il n'avait
pas devant lui un sujet curieux à étudier. Le cas pouvait être nouveau et intéressant. Cela
m'en a tout l'air, pensa-t-il, et vaut peut-être la peine d'attendre.
Elle pensa qu'elle avait produit sur lui une violente impression, et desserra la main qu'elle

avait
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