Lettres à un ami, 1865-1872

George Bizet
Lettres à un ami, 1865-1872, by
George Bizet

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Title: Lettres à un ami, 1865-1872
Author: George Bizet
Commentator: Edmond Galabert
Release Date: October 8, 2007 [EBook #22918]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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À UN AMI, 1865-1872 ***

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GEORGES BIZET
LETTRES À UN AMI
1865-1872
INTRODUCTION
DE
EDMOND GALABERT
PARIS
CALMANN-LÉVY, ÉDITEURS
3, RUE AUBER, 3
[Illustration: portrait de Berlioz.]

INTRODUCTION
On m'a dit quelquefois que je devrais faire un livre sur Bizet, et ce livre,
je ne l'ai jamais fait, et je ne le ferai jamais. Est-ce à moi, d'ailleurs, à le
faire? Est-ce à l'élève d'apprécier les oeuvres de son maître? Est-ce à
l'ami de raconter la vie de son ami? Comment s'y prendra-t-il pour
trouver et garder le ton juste, et ne risque-t-il pas de mal servir une
chère mémoire en voulant trop bien la servir? Pour mon compte je l'ai
toujours pensé, et j'ai cru qu'il valait mieux me borner à fournir des
documents aux musicographes plutôt que de me constituer moi-même
le biographe de Bizet. Voilà pourquoi, après avoir une première fois, en
1877, réuni dans une courte brochure, avec trop de réserve, sans doute,
des souvenirs et des extraits de sa correspondance avec moi, je me
décide aujourd'hui à publier à peu près intégralement les lettres qu'il
m'avait adressées et à raconter les faits que je n'avais pas rapportés
alors dans mon opuscule. C'est que j'étais gêné, en effet, par la
préoccupation de ne pas me mettre en scène, de ne pas paraître céder

aux suggestions d'un vilain amour-propre, et, en cherchant à éviter un
mal, je tombai dans un autre. Heureusement, les lettres restent, et leur
texte, au moins est-il là, tandis que les souvenirs,--c'est une loi
constatée par les historiens,--s'altèrent et se déforment, si même ils ne
s'effacent pas complètement. Il se peut donc que j'aie oublié des détails
intéressants et que d'autres aient perdu pour moi de leur netteté. J'aurais
dû tout écrire en 1875, au lendemain de la mort de Bizet, quand ma
mémoire était bonne parce que j'étais jeune. Rien ne m'aurait empêché
de retarder la publication de ce manuscrit; à présent, je le retrouverais,
et bien des mots curieux, bien des conseils instructifs eussent été
conservés. Enfin, si j'ai eu un très grand tort à cette époque en
négligeant de tout noter, c'est une raison de plus pour consigner ici ce
dont je continue à me souvenir en prévenant toutefois que s'il y a des
points qui sont demeurés clairs dans mon esprit, il risque d'y en avoir
d'autres où il y a peut-être de la confusion lorsque ce n'est pas une perte,
une entière disparition.
Quant aux lettres, je les transcris, comme je viens de le dire, à peu près
intégralement, mais à peu près seulement, car certaines suppressions
me paraissent s'imposer encore, et je pense qu'en cette matière, il est
préférable de pécher par excès de scrupules plutôt que par légèreté.
Sauf de rares exceptions, ces lettres ne sont pas datées. En 1876, je les
classai par ordre chronologique en m'aidant des empreintes du timbre
apposé sur les enveloppes dans les bureaux de poste. Écrites très
rapidement, certaines ne sont pas même ponctuées, et j'ai dû souvent
opérer ce travail.
En 1866 ou 1867, je ne sais plus très bien, mais il est probable que c'est
en 1866, Bizet me donna le portrait reproduit en tête de ce volume. Si
c'était vraiment en 1866, il avait alors vingt-sept ans puisqu'il était né
en 1838, au mois d'octobre.
Je passais tous les ans un mois à Paris le voyant soit 32, rue
Fontaine-Saint-Georges, soit au Vésinet, route des Cultures. Je lui
portais des compositions écrites ou je lui en jouais de mémoire. Pour
les études de contre-point et de fugue, elles se faisaient surtout par
correspondance. Je lui envoyais des devoirs, et il me les retournait

corrigés, à l'encre rouge, en général. J'ai conservé tout ce cours qui, s'il
est très précieux pour moi, pourra l'être aussi pour d'autres, me
semble-t-il, à cause des observations critiques, des notes de musique
biffées et remplacées par Bizet, des passages refaits de sa main. Ces
pages sont ainsi d'autant plus intéressantes qu'elles contiennent plus de
fautes.
Avant d'entreprendre mon éducation musicale, il m'interrogea,
m'examina sérieusement.
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