Les parisiennes de Paris

Théodore de Banville
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Les parisiennes de Paris

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Title: Les parisiennes de Paris
Author: Théodore de Banville
Release Date: March 4, 2006 [EBook #17915]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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THéODORE DE BANVILLE
LES PARISIENNES DE PARIS

PARIS
MICHEL LéVY FRèRES, LIBRAIRES éDITEURS RUE VIVIENNE, 2 BIS, ET BOULEVARD DES ITALIENS, 15 A LA LIBRAIRIE NOUVELLE
1866
A THéODORE BARRIèRE

MON CHER AMI,
Un Parisien convaincu, f?t-il même occupé sans relache à faire vibrer les terribles cordes de la Lyre fabuleuse, découvre involontairement plus de Florides ignorées que le plus hardi navigateur conduit vers l'Inconnu par les ouragans, les flots et les étoiles. A mes moments perdus, quand la farouche ma?tresse laissait une heure de répit à ma fièvre, j'ai essayé, moi aussi, de rassembler mes souvenirs et de recueillir quelques notes pour la Comédie de notre temps. Ces impressions, fixées à la hate, ne dois-je pas vous les offrir, à vous qui avez pu contempler sans voile la prestigieuse Thalie moderne, et qui l'avez si résol?ment embrassée sans vous laisser mordre par les flammes de ses prunelles, ni assourdir par ses grelots sonores? Mes Parisiennes, arrachées toutes palpitantes à la vie actuelle, devront être merveilleusement protégées par le nom victorieux qui a signé L'Héritage de Monsieur Plumet et Les Faux Bons-Hommes; mais cette dédicace ne vous porte pas seulement le témoignage de ma sincère et vive sympathie pour votre talent littéraire, veuillez y voir aussi l'assurance des sentiments bien affectueux de votre dévoué,
Th. de B.

DEVANT LE RIDEAU
O Muses modernes! vous dont les chapeaux tout petits sont des merveilles de caprice et dont les robes effrénées semblent vouloir engloutir l'univers sous des flots d'étoffes de soie aux mille couleurs, inspirez-moi! soyez mes soleils, grappes, agrafes et noeuds de diamants! Parfums de la poudre de fleur de riz à l'iris et du savon vert tendre au suc de laitue, donnez à cette oeuvre une actualité aga?ante! Car je veux crayonner à la sanguine quelques Parisiennes, vivantes à l'heure même où je fume la cigarette que voici, avec la tranquillité d'un sage. Pourtant, je le sais de reste, il serait plus prudent mille fois de lutter contre Price et contre Bonnaire, contre l'homme au tremplin et l'homme à la perche, et il serait plus facile aussi de monter, comme nous l'avons vu faire, au sommet d'une échelle que rien ne soutient, et de jouer là, sur la quatrième corde, les variations de Paganini, que de vouloir retracer ces types effroyablement invraisemblables à force de vérité! Mais l'artiste ne doit-il pas se résigner gaiement à dompter, chaque jour, à grands efforts de muscles et de reins, les voluptueuses Chimères de l'Impossible, et à les encha?ner de liens d'or, sans avoir un instant cessé de sourire? Donc, cher lecteur, regarde passer, au bruit du satin qu'on froisse et au bruit de l'or, pudiques et amoureuses, et insolentes et souverainement ma?tresses des élégances, les Parisiennes de Paris, ces femmes mystérieuses dont les toutes petites mains déplacent des montagnes. Si je faiblis en voulant pénétrer et traduire le secret parfois surhumain de ces existences, du moins j'aurai choisi des modèles dignes de ton attention et que tu ne verras pas représenter à tous les coins de rue par la lithographie à deux sous. Je n'imiterai pas ces cruels faiseurs de Physiologies qui te rapportent tous les ans comme des types nouveaux et curieux la Lorette, la Grisette, la Portière et l'élève du Conservatoire. Mes femmes, qui vivront si quelque Vénus complaisante les anime selon ma prière, n'ont pas été déflorées par le théatre et par les images, et avant de les voir défiler dans ce petit livre, tu ne les as rencontrées que dans la vie, où l'on coudoie tout le monde sans voir personne, car chacun marche devant lui en aveugle, ivre de sa passion et de son rêve! Mais je te dois l'explication de mon titre, qui e?t fait frémir le bon Nodier à l'époque où ce po?te prévoyait déjà que nous parlerions bient?t un fran?ais de fantaisie, et que Vaugelas pourrait se promener sans être reconnu à travers les nouvelles allées du jardin littéraire. Toutefois je ne te ferai pas l'injure de redire ici qu'il peut y avoir des Parisiennes ailleurs qu'à Paris, puisque tu as là sous la main un exemplaire bien complet de ta chère Comédie Humaine. Il est bien entendu, n'est-ce pas,
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