Les mystères de Paris, Tome V

Eugène Süe
諨
Les mystères de Paris, Tome V, by Eugène Sue

The Project Gutenberg EBook of Les mystères de Paris, Tome V, by Eugène Sue This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www.gutenberg.org
Title: Les mystères de Paris, Tome V
Author: Eugène Sue
Release Date: July 27, 2006 [EBook #18925]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK LES MYSTèRES DE PARIS, TOME V ***

Produced by Chuck Greif and www.ebooksgratuits.com

Eugène Sue
LES MYSTèRES DE PARIS
Tome V
(1842--1843)
Table des matières
NEUVIèME PARTIE.
I Les complices. II Rodolphe et Sarah. III Vengeance. IV Furens amoris. V Les visions. VI L'hospice. VII La visite. VIII Mademoiselle de Fermont. IX Fleur-de-Marie. X Espérance. XI Le père et la fille. XII Dévouement. XIII Le mariage. XIV Bicêtre. XV Le Ma?tre d'école. XVI Morel le lapidaire.
DIXIèME PARTIE.
I La toilette. II Martial et le Chourineur. III Le doigt de Dieu.
éPILOGUE..
I Gerolstein. II Gerolstein (suite). III Gerolstein (suite et fin). IV La princesse Amélie. V Les souvenirs. VI Aveux. VII La profession. Dernier chapitre Le 13 janvier. à MONSIEUR LE RéDACTEUR EN CHEF DU JOURNAL DES DéBATS NOTES.

NEUVIèME PARTIE

I
Les complices
à peine l'abbé fut-il parti que Jacques Ferrand poussa une imprécation terrible.
Son désespoir et sa rage, si longtemps comprimés, éclatèrent avec furie; haletant, la figure crispée, l'oeil égaré, il marchait à pas précipités, allant et venant dans son cabinet comme une bête féroce tenue à la cha?ne.
Polidori, conservant le plus grand calme, observait attentivement le notaire.
--Tonnerre et sang! s'écria enfin Jacques Ferrand d'une voix éclatante de courroux, ma fortune entière engloutie dans ces stupides bonnes oeuvres!... moi qui méprise et exècre les hommes... moi qui n'avais vécu que pour les tromper et les dépouiller... moi fonder des établissements philanthropiques... m'y forcer... par des moyens infernaux! Mais c'est donc le démon que ton ma?tre? s'écria-t-il exaspéré, en s'arrêtant brusquement devant Polidori.
--Je n'ai pas de ma?tre, répondit froidement celui-ci. Ainsi que toi... j'ai un juge.
--Obéir comme un niais aux moindres ordres de cet homme! reprit Jacques Ferrand, dont la rage redoublait. Et ce prêtre!... qu'à part moi j'ai si souvent raillé d'être, comme les autres, dupe de mon hypocrisie... chacune des louanges qu'il me donnait de bonne foi était un coup de poignard... Et me contraindre!... toujours me contraindre!
--Sinon l'échafaud.
--Oh! ne pouvoir échapper à cette domination fatale!... Mais enfin voilà plus d'un million que j'abandonne. S'il me reste avec cette maison cent mille francs, c'est tout au plus. Que peut-on vouloir encore?
--Tu n'es pas au bout... Le prince sait par Badinot que ton homme de paille, Petit-Jean, n'était que ton prête-nom pour les prêts usuraires faits au vicomte de Saint-Remy, que tu as (toujours sous le nom de Petit-Jean) si rudement ran?onné d'ailleurs pour ses faux. Les sommes que Saint-Remy a payées lui avaient été prêtées par une grande dame... probablement encore une restitution qui t'attend. Mais on l'ajourne sans doute parce qu'elle est plus délicate.
--Encha?né... encha?né ici!
--Aussi solidement qu'avec un cable de fer.
--Toi... mon ge?lier... misérable.
--Que veux-tu... selon le système du prince, rien de plus logique: il punit le crime par le crime, le complice par le complice.
--? rage!
--Et malheureusement rage impuissante!... car tant qu'il ne m'aura pas fait dire: ?Jacques Ferrand est libre de quitter sa maison...? je resterai à tes c?tés, comme ton ombre... écoute donc, ainsi que toi je mérite l'échafaud. Si je manque aux ordres que j'ai re?us comme ton ge?lier, ma tête tombe! Tu ne pouvais donc avoir un gardien plus incorruptible. Quant à fuir tous deux... impossible. Nous ne pourrions faire un pas hors d'ici sans tomber entre les mains des gens qui veillent jour et nuit à la porte de ce logis et à celle de la maison voisine, notre seule issue en cas d'escalade.
--Mort et furie!... je le sais.
--Résigne-toi donc alors, car cette fuite est impossible. Réuss?t-elle, elle ne nous offrirait que des chances de salut plus que douteuses: on mettrait la police à nos trousses. Au contraire, toi en obéissant et moi en surveillant l'exactitude de ton obéissance, nous sommes certains de ne pas avoir le cou coupé. Encore une fois, résignons-nous.
--Ne m'exaspère pas par cet ironique sang-froid... ou bien...
--Ou bien quoi? Je ne te crains pas; je suis sur mes gardes, je suis armé, et lors même que tu aurais retrouvé pour me tuer le stylet empoisonné de Cecily...
--Tais-toi.
--Cela ne t'avancerait à rien. Tu sais que toutes les deux heures, il faut que je donne à qui de droit un bulletin de ta précieuse santé... manière indirecte d'avoir de nos nouvelles à tous deux. En ne me voyant pas para?tre, on se douterait du meurtre, tu serais arrêté. Et mais... tiens... je te fais injure en te supposant capable de ce crime.
Continue reading on your phone by scaning this QR Code

 / 121
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.