Les gens de bureau

Emile Gaboriau
Les gens de bureau

The Project Gutenberg eBook, Les gens de bureau, by Emile Gaboriau
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Title: Les gens de bureau
Author: Emile Gaboriau
Release Date: February 26, 2004 [eBook #11301] [Date last updated: January 16, 2005]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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LES GENS
DE
BUREAU
par
��MILE GABORIAU

SEPTIEME ��DITION
PARIS
1877

PR��FACE
Il est toujours bon de consulter les hommes sp��ciaux.
Aussi, avant de livrer ce volume �� mon imprimeur, j'ai cru devoir soumettre le manuscrit �� un de mes amis, sous-chef dans une de nos administrations publiques.
Huit jours apr��s, il me retournait mon livre avec le billet suivant:
?Je ne sais en v��rit��, mon cher, o�� vous avez puis�� vos renseignements. Vos personnages n'ont pas la moindre vraisemblance. Ils n'existent pas. Que vous connaissez peu les employ��s! Ce sont tous, sans exception, des hommes de m��rite, intelligents, laborieux, actifs, fanatiques de leurs devoirs. Savez-vous qu'on n'ouvre pas les portes avant dix heures pour les emp��cher d'arriver trop t?t? Savez-vous que le soir il faut leur faire violence pour les mettre dehors sur le coup de quatre heures? J'en connais qui ont refus�� �� la fin du mois de toucher leurs appointements, parce qu'ils ne croyaient pas les avoir assez bien gagn��s. Et le m��canisme administratif, quelle singuli��re id��e vous vous en faites! Y a-t-il exemple d'une seule affaire qui ait tra?n�� en longueur dans n'importe quel minist��re? Et quelle politesse dans tout le personnel, quelle urbanit�� parfaite, quel savoir-vivre!... Demandez au public.--Quant au favoritisme, chacun sait qu'il n'existe plus depuis les immortels principes de 89.
Donc, puisque vous voulez un conseil, croyez-moi, br?lez ces pages, et venez me demander ma collaboration. A nous deux nous ferons quelque chose de bien.
Ce conseil si d��sint��ress�� m'a touch�� l'ame. Mais je me suis souvenu que M. Josse est toujours orf��vre.
Voil�� pourquoi je publie ce volume.

LES GENS DE BUREAU

I
Romain Caldas, qui n'avait point eu de boules blanches �� ses examens de l'��cole de droit d��couvrit un matin qu'il devait ��tre admirablement propre �� toutes les administrations.
En cons��quence, il prit une grande feuille de papier, et de sa plus belle ��criture, qui n'��tait pas belle, il adressa une demande d'emplois �� S. Exc. M. le Ministre de l'_��quilibre National_.
Un vieux monsieur qu'il ne connaissait gu��re y mit une apostille dans laquelle il d��clarait que les talents du soussign�� Caldas devaient ��tre utilis��s sans retard au profit de l'��tat.
En fait d'apostille, il n'y a que la premi��re qui co?te. Romain eut bient?t la satisfaction de voir tout �� l'entour de sa p��tition vingt signatures de personnes qu'il ne connaissait pas du tout.
Sa demande envoy��e, Caldas se mit �� piocher consciencieusement les mati��res de son examen.
L'administration de l'��quilibre, en effet, outre qu'elle exige des candidats aux emplois dont elle dispose le dipl?me de bachelier, les astreint encore �� passer un examen sp��cial.
Peut-��tre l'administration s'est-elle aper?ue que tous les bacheliers ne savent pas l'orthographe.
D'autres mobiles encore l'ont guid��e, lorsqu'elle a inaugur�� le syst��me des ��preuves.
D'abord un vif d��sir de ne pas rester au-dessous de la civilisation chinoise, qui donne au concours le tablier du cuisinier aussi bien que le bouton de jaspe du g��n��ral.
Ensuite l'intention bien arr��t��e de recruter d��sormais son personnel dans un choix de sujets hors ligne.
Enfin la g��n��reuse pens��e de d��concerter �� tout jamais le n��potisme et de substituer le r��gne du m��rite au r��gime de la faveur.
Pour cette derni��re raison sans doute, on est facilement admis �� subir l'examen, pourvu que l'on soit chaudement appuy�� par trois ou quatre grands personnages.
Caldas avait d��j�� l��g��rement pr��par�� les trois premiers num��ros du programme qui comprend quarante-sept num��ros, lorsqu'il re?ut l'avis de se rendre au minist��re pour y subir les ��preuves ��crites et orales.
Il s'y rendit fort inquiet. Les mati��res sur lesquelles il fallait r��pondre sont nombreuses et vari��es.
On demande aux candidats: une page d'��criture, un probl��me de trigonom��trie, une dict��e sur les difficult��s les plus ardues de la langue fran?aise, une dissertation sur une question de statistique, et la g��ographie postale de la France.
C'est dans la salle des archives que l'examen a lieu.
Lorsque Caldas y p��n��tra, cent cinquante �� deux cents concurrents l'y avaient d��j�� devanc��; il en vint encore pr��s du double apr��s lui.
Tout ce monde s'asseyait en silence, et des gar?ons de bureau donnaient �� chacun une plume, une ��critoire et un cahier de papier blanc.
Modestement plac�� pr��s de la porte, Caldas consid��rait cette singuli��re assembl��e. Il ��tait venu des candidats de toutes les paroisses: il y en avait de tr��s-jeunes qui
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