Le saucisson à pattes I

Eugène Chavette
Le saucisson à pattes I

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Title: Le saucisson à pattes I Fil-à-beurre
Author: Eugène Chavette
Release Date: June 19, 2006 [EBook #18623]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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I ***

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EUGÈNE CHAVETTE
LE Saucisson à Pattes
I
FIL-À-BEURRE

PARIS
C. MARPON ET E. FLAMMARION ÉDITEURS 26, RUE RACINE, PRÈS L'ODÉON.

LE SAUCISSON À PATTES

I

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LE SAUCISSON À PATTES
PAR
EUGÈNE CHAVETTE

I
FIL-À-BEURRE

PARIS
C. MARPON ET E. FLAMMARION, ÉDITEURS RUE RACINE, 26, PRÈS L'ODÉON
Tous droits réservés.

LE SAUCISSON À PATTES
PREMIÈRE PARTIE
FIL-À-BEURRE

I
Jamais la ville de Chartres n'avait vu une affluence de monde pareille à celle que
renfermaient ses murs le 12 vendémiaire de l'an IX (4 octobre 1800).
Dans toutes les rues qui convergeaient vers la place publique, centre de la ville, se
pressait une foule compacte, hâtive et bruyamment gaie.
Et si l'on s'étouffait ainsi en plein milieu de Chartres, c'était bien autre chose encore dans
les faubourgs. Les entrées de la cité étaient pour ainsi dire barricadées, tant étaient
nombreux les véhicules de toutes sortes qui avaient amené la masse de gens accourus,
non seulement de la Beauce et du Gâtinais, mais encore du fin fond des départements
voisins. Les premiers arrivés avaient bien trouvé à loger leurs voitures et chevaux dans
les auberges; mais, comme chaque maison de Chartres eût-elle été une hôtellerie, le
nombre en eût été encore insuffisant, il en était résulté que les auberges une fois
archi-pleines, les autres arrivants avaient dû faire stationner leurs voitures, tout attelées,
dans les rues, et la file, s'allongeant toujours, avait dépassé les portes de la ville pour aller
obstruer les diverses routes d'un fouillis de charrettes, tombereaux, ânes, chevaux et
boeufs; car, pour les huit dixièmes, tous ces envahisseurs de Chartres étaient gens de
campagne.
C'était au milieu de cet encombrement, qui leur fermait le chemin, qu'avaient résolu de
passer, quand même, trois cavaliers retardataires. Ces cavaliers, dont un précédait les
autres, étaient vêtus en cultivateurs aisés; mais, à leur raideur sous ce costume, à leur
prestance à cheval, à leurs visages à longues moustaches et surtout à certains détails du
harnachement de leurs montures, un observateur eût facilement deviné que ces hommes
étaient plutôt gens de guerre que de paix. Il y avait dans la voix de celui qui marchait en
tête, quand il criait: «Place! place!» un accent qui trahissait l'habitude du commandement.
Aussi, à cette sommation de livrer passage, quand le plus récalcitrant s'était retourné et
avait vu la mine quelque peu rébarbative des cavaliers, il comprenait aussitôt qu'à vouloir
résister il serait le dindon de la farce et il s'empressait de dégager la voie.
Ce fut ainsi qu'à travers voitures et bêtes, qui lui barraient la route, le trio finit par
pénétrer dans la ville.
Lorsqu'il a été dit que toutes les auberges de Chartres étaient bondées d'hommes et de
bêtes, on aurait dû en excepter une dont l'enseigne en tôle, se balançant sur sa tringle,
portait ces mots:

AU BON-REPOS DOUBLET Aubergiste, loge à pied et à cheval.
Soit à pied, soit à cheval, nul client n'avait franchi le seuil de cette maison qui, pourtant,
tenait ses portes béantes ouvertes au public. Il semblait que l'établissement du Bon-Repos,
fût un lieu maudit, que même les plus désireux de trouver un gîte fuyaient avec terreur.
Pendant qu'à travers la vitre des fenêtres du rez-de-chaussée on pouvait constater
qu'aucun consommateur n'était assis devant une des vingt tables de la grande salle de
cette auberge, tous les autres lieux publics, sans exception, regorgeaient de monde, qui
buvant un coup,
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