Le pacha trompé ou Les deux ours

Ernest Doin
pacha trompé ou Les deux ours,
by Ernest Doin

Project Gutenberg's Le pacha trompé ou Les deux ours, by Ernest Doin
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Title: Le pacha trompé ou Les deux ours Pièce comique en un acte
Author: Ernest Doin
Release Date: October 13, 2006 [EBook #19536]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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TROMPÉ OU LES DEUX OURS ***

Produced by Rénald Lévesque

LE
PACHA TROMPÉ
OU

LES DEUX OURS
NOUVELLE PIÈCE COMIQUE EN UN ACTE ARRANGÉE PAR
ERNEST DOIN
A L'USAGE DES COLLÈGES, MAISONS D'ÉDUCATION ET
SOCIÉTÉS D'AMATEURS

MONTRÉAL BEAUCHEMIN & VALOIS,
LIBRAIRES-IMPRIMEURS 256 et 258 rue St-Paul.
1878

PERSONNAGES:
SCHAHABAHAM, pacha (caractère crédule). MARÉCOT, son
conseiller, (comique). VICTOR, jeune français esclave, favori du pacha.
AUGUSTE, ami de Victor. TRISTAPATTE, oncle de Victor
(bonhomie). LAGINGEOLE, son associé (conducteur d'animaux). ALI,
premier eunuque. Le grand estafier; troupe d'esclaves; seigneurs.
Le théâtre représente une cour de sérail; une grille au fond; une porte
sur le côté; à gauche, une grille où est écrit sur le côté: «petite
ménagerie»; un arbre est devant cette grille, arrangé de manière à ce
que Tristapatte puisse descendre; à droite sur l'avant-scène, un trône
pour le pacha; portes au fond avec perron.

SCÈNE 1ère
(Au lever du rideau Victor et Auguste sont assis et semblent plongés
dans la douleur.)
AUGUSTE

Comment! on n'a point de ses nouvelles!
VICTOR
Le dernier bulletin annonçait du mieux, mais le médecin du sérail vient
d'arriver et nous somme tous dans une anxiété...
AUGUSTE
Ce n'est pas rassurant.
VICTOR
Savez-vous que cette perte serait affreuse.
AUGUSTE
Oui, pour le pacha qui ne peut se passer de son favori.
VICTOR
Et pour nous surtout, car enfin, cet ours était assez bonne personne; il
ne méritait peut-être pas la place importante qu'il occupait; mais on ne
peut pas dire qu'il ait abusé de sa faveur, et on ne peut lui reprocher
aucune injustice, ni aucun acte arbitraire.
AUGUSTE
C'est bien vrai.
VICTOR
Et puisqu'il faut absolument que le sultan ait un favori, sait-on qui lui
succédera?
AUGUSTE
Mais cette perte devrait vous effrayer moins que tout autre; on sait
combien vous êtes aimé du pacha; parmi tous les esclaves, vous êtes le

seul qui puissiez faire vos volontés; il vous a donné une superbe
bibliothèque... enfin, je crois que pour vous, il n'y a rien que puisse
vous attrister.
VICTOR
Qu'oses-tu dire?... Ne sais-tu pas combien je vis dans l'inquiétude?...
Écoute et comprends bien ma position. Il y a trois ans que mon oncle
Tristapatte et son associé Lagingeole avaient décidé de visiter les cours
étrangères pour y exhiber leurs nouveautés d'animaux savants; je ne
sais par quelle fatalité, mon oncle, qui pourtant est la bonté même,
décida que je partirais en avant pour Smyrne. J'étais doué de quelques
talents pour la musique et je baragouinais assez bien la langue turque;
on me fit donc embarquer à Marseille sur un bâtiment marchant;
pendant quelque temps la traversée, paraissait devoir être heureuse,
mais environ trois semaines après le départ, une tempête affreuse
s'éleva, et les vents étant contraires, nous fûmes jetés sur cette plage où
abondent des corsaires, et je fus recueilli par des musulmans:... je ne
sais ce que devint le capitaine ainsi que son équipage... Après quelques
jours de repos, un homme me conduisit au sérail et me présenta au
seigneur Marécot, premier ministre du pacha. Il parut touché de mon
malheur; ma jeunesse, ma figure parurent faire une certaine impression
sur ce brave homme; il me fit endosser des vêtements turcs, me
présenta au pacha comme son neveu, lui raconta à ce sujet une fable; le
pacha m'accueillit bien, me fit pour ainsi dire son favori et voilà
pourquoi aujourd'hui, on m'appelle l'esclave bien-aimé du pacha. Mais
je te le demande, Auguste, si tout se découvrait... tu connais le pacha, il
n'y aurait pas de grâce à espérer et ton ami Victor ainsi que le brave
Marécot serait mis à mort sans aucune forme de procès... Maintenant,
Auguste, crois-tu que je n'aie pas lieu d'être triste?
AUGUSTE
Je connaissait un peu de votre histoire par une conversation que vous
eûtes un jour dans le jardin du palais avec le seigneur Marécot. Mais,
encore une fois, le pacha vous aime beaucoup, vous le charmez par
votre talent pour la musique, vous êtes admis dans l'intérieur du palais,
ce qui n'est guère permis à aucun esclave; moi-même, français comme

vous, je jouis d'une certaine liberté, grâce à vous; vous fûtes aussi
touché de mon malheur que je vous racontai... Mon père,
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