Le dinier de la Pompadour

Eugène Demolder
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Le jardinier de la Pompadour

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Title: Le jardinier de la Pompadour
Author: Eug��ne Demolder
Release Date: December 15, 2005 [EBook #17311]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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Le Jardinier de la Pompadour
Eug��ne Demolder
Quatri��me ��dition
Soci��t�� du Mercure de France
MCMIV
�� Edmond Haraucourt

I
Avec l'alouette la maison de Jasmin Buguet s'��veilla dans le matin de septembre.
Elle ouvrit ses volets, lacha les pigeons, pendit trois cages �� ses murs escalad��s par les vignes.
�� travers la brume les petits carreaux des fen��tres rirent sous le toit en tuiles rousses; la lucarne qui donnait sur le village s'enflamma au reflet de l'aurore.
Cette humble demeure s'��rigeait �� Boissise-la-Bertrand, un village juch�� au bord de la Seine, �� une lieue en aval de Melun, au long de la rive droite. Elle se pr��sentait la premi��re, quand on arrivait par le chemin de Saint-Port; elle regardait le cours d'eau, tr��s large vers cet endroit, et haute d'un seul ��tage s'adossait �� la pente du coteau sur lequel s'��tendait le jardin.
Le plus beau des jardins! Les Buguet ��taient fleuristes de p��re en fils. Leurs plates-bandes rivalisaient d'��clat avec celles du petit chateau voisin, badigeonn�� de jaune et qui appartenait aux marquis d'Orangis. Jasmin avait la coquetterie de sa flore. D��s le printemps il exposait sous la treille, appuy��s �� la fa?ade du logis, des petits ?th��atres de fleurs?: assemblages de plantes qui s'��levaient sur des gradins les unes derri��re les autres, en sorte que l'oeil et la main se pouvaient porter partout sans obstacle. Il y mettait des oreilles d'ours, des renoncules d'or, des an��mones; elles alternaient avec les tulipes jasp��es qui ��clairaient de leur flamme cette parade printani��re. Un marronnier d'Inde abritait l'��tal qu'e?t d��vor�� le soleil. En ��t�� Jasmin disposait sur les gradins les oeillets rouges, les gla?euls et la campanule-carillon. L'automne y faisait ��panouir les g��raniums, les tricolors, les chrysanth��mes.
Or ce jour de septembre le jardinier se leva avec le soleil. La veille, avant de retourner au chateau, Martine B��cot, la chambri��re de Mme d'��tioles, lui avait dit en ouvrant des yeux cajoleurs:
--Je suis en peine, Jasmin! Il me faut demain des fleurs roses pour orner le pha?ton de ma ma?tresse. Je ne sais o�� les trouver!
Buguet s'��tait plant�� un oeillet au coin de la bouche et avait r��pondu, fanfaron:
--Je te donnerai toutes les fleurs de mon jardin, si tu viens prendre celle-ci avec tes dents!
Martine avait ob��i. C'est pourquoi d��s l'aurore Jasmin coupait les fleurs de six grands lauriers roses qui dans leurs caisses peintes en vert clair s'alignaient devant sa maison.
Ah! C'est bien pour l'amour de Martine qu'il abattit d'un coup ces rameaux qui balan?aient au vent leurs calices parfum��s! Il les sacrifia tous: la maisonnette fit grise mine, sa parure enlev��e, et ce fut avec m��lancolie que Jasmin couvrit la grande corbeille o�� il avait couch�� les jolis n��riums, apr��s avoir eu soin d'envelopper chaque branche de mousse humide.
A six heures une charrette s'arr��ta devant la porte; c'��tait R��my Gosset, le parrain �� Martine. Il venait prendre les fleurs: ??a ne le g��nait gu��re, car il allait �� Corbeil porter son beurre, son fromage et ses oeufs.?
Jasmin veilla �� ce que le pr��cieux envoi ne f?t pas d��pos�� sur les caisses �� fromages: il l'installa lui-m��me au-dessus des paniers d'oeufs et f?t promettre au bonhomme de se rendre d'abord au chateau d'��tioles.
--J'y serai sur le coup de neuf heures, affirma Gosset.
Il fit serment de remettre la corbeille �� Martine elle-m��me, afin que personne ne laissat tra?ner au soleil la d��licate marchandise.
D'un coup de fouet il enleva son bidet: la bache verte de la charrette tourna dans la ruelle et disparut.
Jasmin resta sur la route et suivit des yeux le courant de la Seine: des bateaux de Bourgogne descendaient vers Paris des tonnes cercl��es de neuf et avan?aient lentement dans le brouillard du matin.
Comme le jardinier les regardait, une fen��tre de la maison s'ouvrit et une vieille femme en bonnet de nuit apparut:
--Jasmin! Jasmin! Arrive donc! cria-t-elle.
--Voil��! voil��! m��re!
Quand il rentra, la vieille ��tait descendue. Elle apostropha gaiement son fils:
--Eh bien, mon gars! T'as la puce �� l'oreille? C'est-y pour voir couler la Seine que tu t'es lev�� si t?t? A ton aise, apr��s tout! Les cuisse-madame et les mouille-bouche sont cueillies. Les calvilles peuvent attendre. D��jeune!
Elle poussa sur
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