Le dernier des mohicans | Page 2

James Fenimore Cooper
les difficult��s que pr��sente l'��tude de l'histoire des diff��rentes tribus, et l'incertitude de leurs traditions.
Comme les nations d'une plus haute importance, les Indiens d'Am��rique donnent sur leur propre caste des d��tails bien diff��rents de ceux qu'en donnent les autres tribus. Ils sont tr��s port��s �� estimer leurs perfections aux d��pens de celles de leurs rivaux ou de leurs ennemis; trait qui rappellera sans doute l'histoire de la cr��ation par Mo?se.
Les blancs ont beaucoup aid�� �� rendre les traditions des aborig��nes plus obscures, par leur manie de corrompre les noms. Ainsi, le nom qui sert de titre �� cet ouvrage a subi les divers changements de Mahicanni, Mohicans et Mohegans; ce dernier est commun��ment adopt�� par les blancs. Lorsqu'on se rappelle que les Hollandais, qui s'��tablirent les premiers �� New-York, les Anglais et les Fran?ais, donn��rent tous des noms aux tribus qui habit��rent le pays o�� se passe la sc��ne de ce roman, et que les Indiens non seulement donnaient souvent diff��rents noms �� leurs ennemis, mais �� eux-m��mes, on comprendra facilement la cause de la confusion.
Dans cet ouvrage, Lenni, Lenape, Lenope, Delawares, Wapanachki et Mohicans sont le m��me peuple, ou tribus de la m��me origine. Les Mengwe, les Maguas, les Mingoes et les Iroquois, quoique n'��tant pas absolument les m��mes, sont confondus fr��quemment par l'auteur de ce roman, ��tant r��unis par une m��me politique, et oppos��s �� ceux que nous venons de nommer. Mingo ��tait un terme de reproche, ainsi que Mingwe et Magua dans un moindre degr��. Oneida est le nom d'une tribu particuli��re et puissante de cette conf��d��ration.
Les Mohicans ��taient les possesseurs du pays occup�� d'abord par les Europ��ens dans cette partie de l'Am��rique. Ils furent en cons��quence les premiers d��poss��d��s, et le sort in��vitable de ces peuples, qui disparaissaient devant les approches, ou, si nous pouvons nous exprimer ainsi, devant l'invasion de la civilisation, comme la verdure de leurs for��ts vierges tombait devant la gel��e de l'hiver, avait ��t�� d��j�� accompli �� l'��poque o�� commence l'action de ce roman. Il existe assez de v��rit�� historique dans le tableau pour justifier l'usage que l'auteur en a fait.
Avant de terminer cette Introduction, il n'est peut-��tre pas inutile de dire un mot d'un personnage important de cette l��gende, et qui est aussi acteur dans deux autres ouvrages du m��me auteur. Repr��senter un individu comme batteur d'estrade[1] dans les guerres pendant lesquelles l'Angleterre et la France se disput��rent l'Am��rique; comme chasseur[2] �� cette ��poque d'activit�� qui succ��da si rapidement �� la paix de 1783; et comme un vieux Trappeur[3] dans la Prairie, lorsque la politique de la r��publique abandonna ces immenses solitudes aux entreprises de ces ��tres �� demi sauvages, suspendus entre la soci��t�� et les d��serts, c'est fournir po��tiquement un t��moin de la v��rit�� de ces changements merveilleux, qui distinguent les progr��s de la nation am��ricaine, �� un degr�� jusqu'ici inconnu, et que pourraient attester des centaines de t��moins encore vivants. En cela le roman n'a aucun m��rite comme invention.
L'auteur ne dira rien de plus de ce caract��re, sinon qu'il appartient �� un homme naturellement bon, ��loign�� des tentations de la vie civilis��e, bien qu'il n'ait pas enti��rement oubli�� ses pr��jug��s, ses le?ons, transplant�� parmi les habitudes de la barbarie, peut-��tre am��lior�� plut?t que gat�� par ce m��lange, et trahissant alternativement les faiblesses et les vertus de sa situation pr��sente et celles de sa naissance. Un meilleur observateur des r��alit��s de la vie lui aurait peut-��tre donn�� moins d'��l��vation morale, mais il e?t ��t�� alors moins int��ressant, et le talent d'un auteur de fictions est d'approcher de la po��sie autant que ses facult��s le lui permettent. Apr��s cet aveu, il est presque inutile d'ajouter que l'histoire n'a rien �� d��m��ler avec ce personnage imaginaire. L'auteur a cru qu'il avait assez sacrifi�� �� la v��rit�� en conservant le langage et le caract��re dramatique n��cessaire �� son r?le.
Le pays qui est indiqu�� comme ��tant le th��atre de l'action, a subi quelques changements depuis les ��v��nements historiques qui s'y sont pass��s, ainsi que la plupart des districts d'une ��gale ��tendue, dans les limites des ��tats-Unis. Il y a des eaux �� la mode et o�� la foule abonde, dans le m��me lieu o�� se trouve la source �� laquelle OEil-de-Faucon s'arr��te pour se d��salt��rer, et des routes traversent la for��t o�� il voyageait ainsi que ses amis sans rencontrer un sentier trac��. Glenn a un petit village, et tandis que William-Henry, et m��me une forteresse d'une date plus r��cente, ne se retrouvent plus que comme ruines, il y a un autre village sur les terres de l'Horican. Mais outre cela, un peuple ��nergique et entreprenant, qui a tant fait en d'autres lieux, a fait bien peu dans ceux-ci. L'immense terrain sur lequel eurent lieu les derniers incidents de cette l��gende est presque encore une solitude, quoique les Peaux-Rouges aient enti��rement d��sert�� cette partie
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