Le comte de Monte-Cristo, Tome II

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Le comte de Monte-Cristo, Tome II

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Title: Le comte de Monte-Cristo, Tome II
Author: Alexandre Dumas
Release Date: March 15, 2006 [EBook #17990]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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Alexandre Dumas
LE COMTE DE MONTE-CRISTO
Tome II (1845-1846)

Table des matières
XXXII Réveil. XXXIII Bandits romains. XXXIV Apparition. XXXV La mazzolata. XXXVI La carnaval de Rome. XXXVII Les catacombes de Saint-Sébastien. XXXVIII Le rendez-vous. XXXIX Les convives. XL Le déjeuner. XLI La présentation. XLII Monsieur Bertuccio. XLIII La maison d'Auteuil. XLIV La vendetta. XLV La pluie de sang. XLVI Le crédit illimité. XLVII L'attelage gris pommelé. XLVIII Idéologie. XLIX Haydée. L La famille Morrel. LI Pyrame et Thisbé. LII Toxicologie. LIII Robert le diable. LIV La hausse et la baisse. LV La major Calvacanti.

XXXII
Réveil.
Lorsque Franz revint à lui, les objets extérieurs semblaient une seconde partie de son rêve; il se crut dans un sépulcre où pénétrait à peine, comme un regard de pitié, un rayon de soleil; il étendit la main et sentit de la pierre; il se mit sur son séant: il était couché dans son burnous, sur un lit de bruyères sèches fort doux et fort odoriférant.
Toute vision avait disparu, et, comme si les statues n'eussent été que des ombres sorties de leurs tombeaux pendant son rêve, elles s'étaient enfuies à son réveil.
Il fit quelques pas vers le point d'où venait le jour; à toute l'agitation du songe succédait le calme de la réalité. Il se vit dans une grotte, s'avan?a du c?té de l'ouverture, et à travers la porte cintrée aper?ut un ciel bleu et une mer d'azur. L'air et l'eau resplendissaient aux rayons du soleil du matin; sur le rivage, les matelots étaient assis causant et riant; à dix pas en mer la barque se balan?ait gracieusement sur son ancre.
Alors il savoura quelque temps cette brise fra?che qui lui passait sur le front; il écouta le bruit affaibli de la vague qui se mouvait sur le bord et laissait sur les roches une dentelle d'écume blanche comme de l'argent; il se laissa aller sans réfléchir, sans penser à ce charme divin qu'il y a dans les choses de la nature, surtout lorsqu'on sort d'un rêve fantastique; puis peu à peu cette vie du dehors, si calme, si pure, si grande, lui rappela l'invraisemblance de son sommeil, et les souvenirs commencèrent à rentrer dans sa mémoire.
Il se souvint de son arrivée dans l'?le, de sa présentation à un chef de contrebandiers, d'un palais souterrain plein de splendeurs, d'un souper excellent et d'une cuillerée de haschich.
Seulement, en face de cette réalité de plein jour, il lui semblait qu'il y avait au moins un an que toutes ces choses s'étaient passées, tant le rêve qu'il avait fait était vivant dans sa pensée et prenait d'importance dans son esprit. Aussi de temps en temps son imagination faisait asseoir au milieu des matelots, ou traverser un rocher, ou se balancer sur la barque, une de ces ombres qui avaient étoilé sa nuit de leurs baisers. Du reste, il avait la tête parfaitement libre et le corps parfaitement reposé: aucune lourdeur dans le cerveau, mais, au contraire, un certain bien-être général, une faculté d'absorber l'air et le soleil plus grande que jamais.
Il s'approcha donc gaiement de ses matelots.
Dès qu'ils le revirent ils se levèrent, et le patron s'approcha de lui.
?Le seigneur Simbad, lui dit-il, nous a chargés de tous ses compliments pour Votre Excellence, et nous a dit de lui exprimer le regret qu'il a de ne pouvoir prendre congé d'elle; mais il espère que vous l'excuserez quand vous saurez qu'une affaire très pressante l'appelle à Malaga.
--Ah ?à! mon cher Gaetano, dit Franz, tout cela est donc véritablement une réalité: il existe un homme qui m'a re?u dans cette ?le, qui m'y a donné une hospitalité royale, et qui est parti pendant mon sommeil?
--Il existe si bien, que voilà son petit yacht qui s'éloigne, toutes voiles dehors, et que, si vous voulez prendre votre lunette d'approche, vous reconna?trez selon toute probabilité, votre h?te au milieu de son équipage.?
Et, en disant ces paroles, Gaetano étendait le bras dans la direction d'un petit batiment qui faisait voile vers la pointe méridionale de la Corse.
Franz tira sa lunette, la mit à son point de vue, et la dirigea vers l'endroit indiqué.
Gaetano ne se trompait pas. Sur l'arrière du batiment, le mystérieux étranger se tenait debout tourné de son c?té, et tenant comme lui une lunette à la main; il avait en tout point
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