La poste par pigeons voyageurs

Prudent René-Patrice Dagron
La poste par pigeons voyageurs,
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Title: La poste par pigeons voyageurs Souvenir du siége de Paris
Author: Prudent René-Patrice Dagron
Release Date: October 19, 2006 [EBook #19588]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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PAR PIGEONS VOYAGEURS ***

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LA POSTE

PAR
PIGEONS VOYAGEURS
SOUVENIR DU SIÉGE DE PARIS
SPECIMEN IDENTIQUE D'UNE DES PELLICULES DE
DEPÊCHES PORTÉES A PARIS PAR PIGEONS VOYAGEURS
PHOTOGRAPHIÉES
Par DAGRON
Seul photographe du Gouvernement pour toutes les dépêches officielles
et privées sur pellicule
NOTICE SUR LE VOYAGE DU BALLON LE NIEPCE
EMPORTANT M. DAGRON ET SES COLLABORATEURS
et
Détails sur la mission qu'ils avaient à remplir
TOURS--BORDEAUX
PARIS.--TYPOGRAPHIE LAHURE
Rue de Fleurus, 9

LA POSTE
PAR
PIGEONS VOYAGEURS
Le ballon le Niepce partit de Paris, le 12 novembre 1870, à neuf heures
du matin, monté par:

=MM. Dagron=, photographe; =Fernique=, ingénieur des arts et
manufactures; =Poisot=, artiste peintre, gendre de M. Dagron;
=Gnocchi=, préparateur de M. Dagron; =Pagano=, marin, élève
aéronaute;
puis environ six cents kilogrammes d'appareils appartenant à M.
Dagron.
Le ballon le Daguerre partait en même temps que le Niepce, emportant
trois voyageurs, la correspondance postale, des pigeons et le
complément des appareils de M. Dagron.
M. Dagron et M. Fernique étaient envoyés par M. Rampont, directeur
général des Postes, avec l'approbation de M. Picard, ministre des
finances, pour établir en province un service de dépêches
photomicroscopiques que l'on devait envoyer à Paris au moyen de
pigeons voyageurs. Ce service était réglé par un décret du 10 novembre
1870, et devait être installé à Clermont-Ferrand. M. Fernique devait,
outre sa collaboration aux travaux de M. Dagron, apporter tous ses
soins à l'organisation du service par pigeons, et mettre aussi en oeuvre
un système de correspondance fluviale que la délégation ne voulut pas
pratiquer.
* * * * *

RAPPORT DE M. DAGRON.
Au départ des deux ballons, le vent portait en plein est. Nous partîmes
néanmoins accompagnés des vifs témoignages de sympathie d'un grand
nombre de personnes venues pour assister à notre départ, la réussite de
cette expédition postale devant apaiser tant de justes inquiétudes dans
Paris.
Arrivé au-dessus des lignes prussiennes, le Niepce fut, ainsi que son
compagnon de route, le Daguerre, accueilli par une vive fusillade. A
une hauteur de huit cents mètres les balles sifflaient autour de nous. Le
Daguerre fut atteint, et nous le vîmes, le coeur serré, descendre

vertigineusement et tomber sur le mur d'une ferme à quelques lieues de
Paris; nous savons maintenant que c'était près de Ferrières.
Un fait dont les conséquences eussent pu être terribles pour nous, et qui
dut être la cause de la perte du Daguerre, c'est que les sacs de lest
étaient faits en toile de coton avariée, d'une force insuffisante. Le
spectacle du Daguerre percé de balles, et capturé par des cavaliers
ennemis que nous vîmes accourir, nous fit sentir la nécessité de hâter
notre ascension pour échapper au même sort; mais les sacs de lest se
rompaient. Il fallut pendant tout le temps du voyage ramasser le sable
dans une assiette, et le jeter ainsi par petite fraction hors de la nacelle.
Vers une heure et demie de l'après-midi nous étions parvenus à une
hauteur de quinze cents mètres. Il nous restait à peine la valeur de deux
sacs de lest, et dans l'ignorance où nous étions de la présence ou de
l'absence des Prussiens, il fut décidé que la descente se ferait
très-rapidement pour ne pas leur laisser le temps d'arriver. La descente
se fit donc à raison de dix mètres par seconde environ. Grâce au lest
que nous avions ménagé, et aux deux guides-ropes dont nous nous
étions munis, l'atterrissage malgré un vent violent se fit sans de graves
accidents; mais le ballon se coucha, et parcourut environ deux
kilomètres avec une vitesse considérable, entraînant avec lui la nacelle
et nous tous cramponnés dans les cordages. Le pays ne présentait ni
buissons ni arbustes que pussent accrocher l'ancre et les guides-ropes;
aussi le ballon ne s'arrêta-t-il que quand filets et tissus furent tellement
en lambeaux que le vent n'eut plus sur eux aucune prise. Les cordages
en se croisant serrèrent le cou de M. Fernique, qui se dégagea par un
effort désespéré; même chose arriva à M. Gnocchi, qui ne fut
débarrassé
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