La chasse galerie

Honoré Beaugrand
閖La chasse galerie

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Title: La chasse galerie Légendes Canadiennes
Author: Honoré Beaugrand
Release Date: July 5, 2005 [EBook #16210]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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This text was adapted from that found at the Bibliothèque virtuelle. http://www.fsj.ualberta.ca/biblio/default.htm Thank you to Donald Ipperciel and the Faculté Saint-Jean (University of Alberta) for making it available.

DU MêME AUTEUR
JEANNE LA FILEUSE--épisode de l'émigration Franco-Canadienne aux états-Unis--Première édition 1878--Duexième édition--Montréal, 1888.
LE VIEUX MONTRéAL, 1611-1803--Album historique, chronologique et topographique de la ville de Montréal depuis se fondation--13 planches en couleurs--Dessins de P. L. Morin--Montréal, 1884.
MELANGES--Trois Conférences--Montréal, 1888.
LETTRES DE VOYAGE--France--Italie--Sicile--Malte--Tunisie--Algérie-- Espagne--Montréal, 1889.
SIX MOIS DANS LES MONTAGNES ROCHEUSES--Colorado--Utah--Nouveau Mexique--édition illustrée--Montréal, 1890.
LA CHASSE GALERIE Légendes Canadiennes
par H. Beaugrand
MONTREAL 1900

TABLE DES MATIèRES
La Chasse-Galerie Le Loup-Garou La Bête à Grand'queue Macloune Le Père Louison

La légende qui suit a déjà été publiée dans la Patrie, il y a quelque dix ans, et en anglais dans le Century Magazine de New York, du mois d'ao?t 1892, avec illustrations par Henri Julien. On voit que cela ne date pas d'hier. Le récit lui-même est basé sur une croyance populaire qui remonte à lépoque des coureurs des bois et des voyageurs du Nord-Ouest. Les "gens de chantier" ont continué la tradition, et c'est surtout dans les paroisses riveraines du Saint-Laurent que l'on conna?t les légendes de la chasse-galerie. J'ai rencontré plus d'un vieux voyageur qui affirmait avoir vu voguer dans l'air des canots d'écorce remplis de "possédés" s'en allant voir leurs blondes, sous l'égide de Belzébuth. Si j'ai été forcé de me servir d'expressions plus ou moins académiques, on voudra bien se rappeler que je mets en scène des hommes au langage aussi rude que leur difficile métier.
H.B.

LA CHASSE-GALERIE
I
Pour lors que je vais vous raconter une r?deuse d'histoire, dans le fin fil; mais s'il y a parmi vous autres des lurons qui auraient envie de courir la chasse-galerie ou le loup-garou, je vous avertis qu'ils font mieux d'aller voir dehors si les chats-huants font le sabbat, car je vais commencer mon histoire en faisant un grand signe de croix pour chasser le diable et ses diablotins. J'en ai eu assez de ces maudits-là dans mon jeune temps.
Pas un homme ne fit mine de sortir; au contraire tous se rapprochèrent de la cambuse où le cook finissait son préambule et se préparait à raconter une histoire de circonstance.
On était à la veille du jour de l'an 1858, en pleine forêt vierge, dans les chantiers des Ross, en haut de la Gatineau. La saison avait été dure et la neige atteignait déjà la hauteur du toit de la cabane.
Le bourgeois avait, selon la coutume, ordonné la distribution du contenu d'un petit baril de rhum parmi les hommes du chantier, et le cuisinier avait terminé de bonne heure les préparatifs du fricot de pattes et des glissantes pour le repas du lendemain. La mélasse mijotait dans le grand chaudron pour la partie de tire qui devait terminer la soirée.
Chacun avait bourré sa pipe de bon tabac canadien, et un nuage épais obscurcissait l'intérieur de la cabane, où un feu pétillant de pin résineux jetait, cependant, par intervalles, des lueurs rougeatres qui tremblotaient en éclairant par des effets merveilleux de clair-obscur, les males figures de ces rudes travailleurs des grands bois.
Joe le cook était un petit homme assez mal fait, que l'on appelait assez généralement le bossu, sans qu'il s'en formalisat, et qui faisait chantier depuis au moins 40 ans. Il en avait vu de toutes les couleurs dans son existence bigarrée et il suffisait de lui faire prendre un petit coup de jama?que pour lui délier la langue et lui faire raconter ses exploits.
II
--Je vous disais donc, continua-t-il, que si j'ai été un peu tough dans ma jeunesse, je n'entends plus risée sur les choses de la religion. J'vas à confesse régulièrement tous les ans, et ce que je vais vous raconter là se passait aux jours de ma jeunesse quand je ne craignais ni Dieu ni diable. C'était un soir comme celui-ci, la veille du jour de l'an, il y a de cela 34 ou 35 ans. Réunis avec tous mes camarades autour de la cambuse, nous prenions un petit coup; mais si les petits ruisseaux font les grandes rivières, les petits verres finissent par vider les grosses cruches, et dans ces temps-là, on buvait plus sec et plus souvent qu'aujourd'hui, et il n'était pas rare de voir finir les fêtes par des coups d poings et des tirages de tignasse. La jama?que était bonne,--pas meilleure que ce soir,--mais
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