La San-Felice, Tome II

Alexandre Dumas, père

La San-Felice, Tome II

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Title: La San-Felice, Tome II
Author: Alexandre Dumas
Release Date: May 16, 2006 [EBook #18401]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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ALEXANDRE DUMAS
LA SAN-FELICE
TOME II
DEUXI��ME ��DITION
PARIS MICHEL L��VY FR��RES, LIBRAIRES ��DITEURS RUE VIVIENNE, 2 BIS, ET BOULEVARD DES ITALIENS, 13 A LA LIBRAIRIE NOUVELLE

XIX
LA CHAMBRE ��CLAIR��E
Il ��tait deux heures du matin, �� peu pr��s, lorsque le roi et la reine, quittant l'ambassade d'Angleterre, rentr��rent au palais. Le roi, tr��s-pr��occup��, nous l'avons dit, de la sc��ne qui venait de se passer, prit imm��diatement le chemin de son appartement, et la reine, qui l'invitait rarement �� entrer dans le sien, ne mit aucun obstacle �� cette retraite pr��cipit��e, press��e qu'elle paraissait ��tre, de son c?t��, de rentrer chez elle.
Le roi ne s'��tait pas dissimul�� la gravit�� de la situation; or, dans les circonstances graves, il y avait un homme qu'il consultait toujours avec une certaine confiance, parce que rarement il l'avait consult�� sans en recevoir un bon conseil; il en r��sultait qu'il reconnaissait �� cet homme une sup��riorit�� r��elle sur toute cette tourbe de courtisans qui l'environnait.
Cet homme, c'��tait le cardinal Fabrizio Ruffo, que nous avons montr�� �� nos lecteurs, assistant l'archev��que de Naples, son doyen au sacr�� coll��ge, lors du Te Deum qui avait ��t�� chant��, la veille, dans l'��glise cath��drale de Naples en l'honneur de l'arriv��e de Nelson.
Ruffo ��tait au souper donn�� au vainqueur d'Aboukir par sir William Hamilton; il avait donc tout vu et tout entendu, et, en sortant, le roi n'avait eu que ces mots �� lui dire:
--Je vous attends cette nuit au palais.
Ruffo s'��tait inclin�� en signe qu'il ��tait aux ordres de Sa Majest��.
En effet, dix minutes �� peine apr��s que le roi ��tait rentr�� chez lui en pr��venant l'huissier de service qu'il attendait le cardinal, on lui annon?ait que le cardinal ��tait l�� et faisait demander si le bon plaisir du roi ��tait de le recevoir.
--Faites-le entrer, cria Ferdinand de mani��re que le cardinal l'entend?t; je crois bien que mon bon plaisir est de le recevoir!
Le cardinal, invit�� ainsi �� entrer, n'attendit pas l'appel de l'huissier et r��pondit par sa pr��sence m��me �� ce pressant appel du roi.
--Eh bien, mon ��minentissime, que dites-vous de ce qui vient de se passer? demanda le roi en se jetant dans un fauteuil et en faisant signe au cardinal de s'asseoir.
Le cardinal, sachant que la plus grande r��v��rence dont on puisse user envers les rois est de leur ob��ir aussit?t qu'ils ont ordonn��, toute invitation de leur part ��tant un ordre, prit une chaise et s'assit.
--Je dis que c'est une affaire tr��s-grave, r��pliqua le cardinal; heureusement que Sa Majest�� se l'est attir��e pour l'honneur de l'Angleterre et qu'il est de l'honneur de l'Angleterre de la soutenir.
--Que pensez-vous, au fond, de ce bouledogue de Nelson? Soyez franc, cardinal.
--Votre Majest�� est si bonne pour moi, qu'avec elle je le suis toujours, franc!
--Dites, alors.
--Comme courage, c'est un lion; comme instinct militaire, c'est un g��nie; mais, comme esprit, c'est heureusement un homme m��diocre.
--Heureusement, dites-vous?
--Oui, sire.
--Et pourquoi heureusement?
--Parce qu'on le m��nera o�� l'on voudra, avec deux leurres.
--Lesquels?
--L'amour et l'ambition. L'amour, c'est l'affaire de lady Hamilton; l'ambition, c'est la v?tre. Sa naissance est vulgaire; son ��ducation, nulle. Il a conquis ses grades sans mettre les pieds dans une antichambre, en laissant un oeil �� Calvi, un bras �� T��n��riffe, la peau de son front �� Aboukir; traitez cet homme-l�� en grand seigneur, vous le griserez, et, une fois qu'il sera gris, Votre Majest�� en fera ce qu'elle voudra. Est-on s?r de lady Hamilton?
--La reine en est s?re, �� ce qu'elle dit.
--Alors, vous n'avez pas besoin d'autre chose. Par cette femme, vous aurez tout; elle vous donnera �� la fois le mari et l'amant. Tous deux sont fous d'elle.
--J'ai peur qu'elle ne fasse la prude.
--Emma Lyonna faire la prude? dit Ruffo avec l'expression du plus profond m��pris. Votre Majest�� n'y pense pas.
--Je ne dis pas prude par pruderie, pardieu!
--Et par quoi?
--Il n'est pas beau, votre Nelson, avec son bras de moins, son oeil crev�� et son front fendu. S'il en co?te cela pour ��tre un h��ros, j'aime autant rester ce que je suis.
--Bon! les femmes ont de si singuli��res id��es, et puis lady Hamilton aime si merveilleusement la reine! Ce qu'elle ne fera pas par amour, elle le fera par amiti��.
--Enfin! dit le roi
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