La San-Felice, Tome I

Alexandre Dumas, père

La San-Felice, Tome I

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Title: La San-Felice, Tome I
Author: Alexandre Dumas
Release Date: February 6, 2006 [EBook #17693]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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ALEXANDRE DUMAS
LA SAN-FELICE
TOME I
DEUXIèME éDITION
PARIS MICHEL LéVY FRèRES, LIBRAIRES éDITEURS RUE VIVIENNE, 2 BIS, ET BOULEVARD DES ITALIENS, 13 A LA LIBRAIRIE NOUVELLE

AVANT-PROPOS
Les événements que je vais raconter sont si étranges, les personnages que je vais mettre en scène sont si extraordinaires, que je crois devoir, avant de leur livrer le premier chapitre de mon livre, causer pendant quelques minutes de ces événements et de ces personnages avec mes futurs lecteurs.
Les événements appartiennent à cette période du Directoire comprise entre l'année 1798 et 1800. Les deux faits dominants sont la conquête du royaume de Naples par Championnet, et la restauration du roi Ferdinand par le cardinal Ruffo;--deux faits aussi incroyables l'un que l'autre, puisque Championnet, avec 10,000 républicains, bat une armée de 65,000 soldats, et s'empare, après trois jours de siége, d'une capitale de 500,000 habitants, et que Ruffo, parti de Messine avec cinq personnes, fait la boule de neige, traverse toute la péninsule, de Reggio au pont de la Madeleine, arrive à Naples avec 40,000 sanfédistes et rétablit sur le tr?ne le roi déchu.
Il faut Naples, son peuple ignorant, mobile et superstitieux pour que de pareilles impossibilités deviennent des faits historiques.
Donc, voici le cadre:
L'invasion des Fran?ais, la proclamation de la république parthénopéenne, le développement des grandes individualités qui ont fait la gloire de Naples pendant les quatre mois que dura cette république, la réaction sanfédiste de Ruffo, le rétablissement de Ferdinand sur le tr?ne et les massacres qui furent la suite de cette restauration.
Quant aux personnages, comme dans tous les livres de ce genre que nous avons écrits, ils se divisent en personnages historiques et en personnages d'imagination.
Une chose qui va para?tre singulière à nos lecteurs, c'est que nous leur livrons, sans plaider aucunement leur cause, les personnages de notre imagination qui forment la partie romanesque de ce livre; ces lecteurs ont été pendant plus d'un quart de siècle assez indulgents à notre égard, pour que, reparaissant après sept ou huit ans de silence, nous ne croyions pas avoir besoin de faire appel à leur ancienne sympathie. Qu'ils soient pour nous ce qu'ils ont toujours été, et nous nous regarderons comme trop heureux.
Mais c'est de quelques-uns des personnages historiques, au contraire, qu'il nous para?t de première nécessité de les entretenir; sans quoi, nous pourrions courir ce risque qu'ils soient pris, sinon pour des créations de fantaisie, du moins pour des masques costumés à notre guise, tant ces personnages historiques, dans leur excentricité bouffonne ou dans leur bestiale férocité, sont en dehors non-seulement de ce qui se passe sous nos yeux, mais encore de ce que nous pouvons imaginer.
Ainsi, nous n'avons nul exemple d'une royauté qui nous donne pour spécimen Ferdinand, d'un peuple qui nous donne pour type Mammone.--Vous le voyez, je prends les deux extrémités de l'échelle sociale: le roi, chef d'état; le paysan, chef de bande.
Commen?ons par le roi, et, pour ne pas faire crier les consciences royalistes à l'impiété monarchique, interrogeons un homme qui a fait deux voyages à Naples, et qui a vu et étudié le roi Ferdinand à l'époque où les nécessités de notre plan nous forcent à le mettre en scène. Cet homme est Joseph Gorani, citoyen fran?ais, comme il s'intitule lui-même, auteur des _Mémoires secrets et critiques des cours et gouvernements et des moeurs des principaux états de l'Italie_.
Citons trois fragments de ce livre, et montrons le roi de Naples écolier, le roi de Naples chasseur, le roi de Naples pêcheur.
C'est Gorani, et non plus moi, qui va parler:
L'éDUCATION DU ROI DE NAPLES.
?Lorsqu'à la mort du roi Ferdinand VI d'Espagne, Charles III quitta le tr?ne de Naples pour monter sur celui d'Espagne, il déclara incapable de régner l'a?né de ses fils, fit le second prince des Asturies, et laissa le troisième à Naples, où il fut reconnu roi, quoique encore en bas age. L'a?né avait été rendu imbécile par les mauvais traitements de la reine, qui le battait toujours, comme les mauvaises mères de la lie du peuple; elle était princesse de Saxe, dure, avare, impérieuse et méchante. Charles, en partant pour l'Espagne, jugea qu'il fallait nommer un gouverneur au roi de Naples, encore enfant. La reine, qui avait la plus
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