Jules César

William Shakespeare
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Jules César, by William Shakespeare

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Title: Jules César
Author: William Shakespeare
Release Date: May 17, 2005 [EBook #15847] [Date last updated: June 1, 2005]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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Note du transcripteur. ====================================================================== Ce document est tiré de:
OEUVRES COMPLèTES DE SHAKSPEARE
TRADUCTION DE M. GUIZOT
NOUVELLE éDITION ENTIèREMENT REVUE AVEC UNE éTUDE SUR SHAKSPEARE DES NOTICES SUR CHAQUE PIèCE ET DES NOTES
Volume 2 Jules César. Cléopatre.--Macbeth.--Les Méprises. Beaucoup de bruit pour rien.
PARIS A LA LIBRAIRIE ACADéMIQUE DIDIER ET Ce, LIBRAIRES-éDITEURS 35, QUAI DES AUGUSTINS 1864
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JULES CéSAR
TRAGéDIE
NOTICE SUR JULES CESAR
Parmi les tragédies de Shakspeare que l'opinion a placées au premier rang, Jules César est celle dont les commentateurs ont parlé le plus froidement. Le plus froid de tous, Johnson, se contente de dire: ?Plusieurs passages de cette tragédie méritent d'être remarqués, et on y a généralement admiré la querelle et la réconciliation de Brutus et de Cassius; mais jamais en la lisant je ne me suis senti fortement agité, et en la comparant à quelques autres ouvrages de Shakspeare, il me semble qu'on la peut trouver assez froide et peu propre à émouvoir.?
C'est adopter un principe de critique entièrement faux que de juger Shakspeare d'après lui-même, et de comparer les impressions qu'il a pu produire, dans un genre et dans un sujet donnés, avec celles qu'il produira dans un autre sujet et un autre genre, comme s'il ne possédait qu'un mérite spécial et singulier qu'il f?t tenu de déployer dans chaque occasion, et qui restat le titre unique de sa gloire. Ce génie vaste et vrai veut être mesuré sur une échelle plus large; c'est à la nature, c'est au monde qu'il faut comparer Shakspeare: et, dans chaque cas particulier, c'est entre la portion du monde et de la nature qu'il a dessein de représenter et le tableau qu'il en fait, que se doit établir la comparaison. Ne demandez pas au peintre de Brutus les mêmes impressions, les mêmes effets qu'à celui du roi Lear ou de Roméo et Juliette; Shakspeare pénètre au fond de tous les sujets, et sait tirer de chacun les impressions qui en découlent naturellement, et les effets distincts et originaux qu'il doit produire.
Qu'après cela, le spectacle de l'ame de Brutus soit, pour Johnson, moins touchant et moins dramatique que celui de telle ou telle passion, de telle ou telle situation de la vie, c'est là un résultat des inclinations personnelles du critique, et du tour qu'ont pris ses idées et ses sentiments; on n'y saurait trouver une règle générale, sur laquelle se doive fonder la comparaison entre des ouvrages d'un genre absolument différent. Il est des esprits formés de telle sorte que Corneille leur donnera plus d'émotions que Voltaire, et une mère se sentira plus troublée, plus agitée à Mérope qu'à Za?re. L'esprit de Johnson, plus droit et plus ferme qu'élevé, arrivait assez bien à l'intelligence des intérêts et des passions qui agitent la moyenne région de la vie, mais il ne parvenait guère à ces hauteurs où vit sans effort et sans distraction une ame vraiment sto?que. Le temps de Johnson n'était pas d'ailleurs celui des grands dévouements; et bien que, même à cette époque, le climat politique de l'Angleterre préservat un peu sa littérature de cette molle influence qui avait énervé la n?tre, elle ne pouvait cependant échapper entièrement à cette disposition générale des esprits, à cette sorte de matérialisme moral, qui n'accordant, pour ainsi dire, à l'ame aucune autre vie que celle qu'elle re?oit du choc des objets extérieurs, ne supposait pas qu'on p?t lui offrir d'autres objets d'intérêt que le pathétique proprement dit, les douleurs individuelles de la vie, les orages du coeur et les déchirements des passions. Cette disposition du XVIIIe siècle était si puissante qu'en transportant sur notre théatre la mort de César, Voltaire, qui se glorifiait à juste titre d'y avoir fait réussir une tragédie sans amour, n'a pas cru cependant qu'un pareil spectacle p?t se passer de l'intérêt pathétique qui résulte du combat douloureux des devoirs et des affections. Dans cette grande lutte des derniers élans d'une liberté mourante contre un despotisme naissant, il est allé chercher, pour lui donner la première place, un fait obscur, douteux, mais propre à lui fournir le genre d'émotions dont il avait besoin; et c'est de la situation, réelle ou prétendue, de Brutus placé entre son père et sa patrie,
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