Jean-Jacques Rousseau

Jules Lemaître

Jean-Jacques Rousseau, by Jules Lema?tre

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Title: Jean-Jacques Rousseau
Author: Jules Lema?tre
Release Date: August 6, 2006 [EBook #18996]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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[Note du transcripteur: l'orthographie de l'original est conserv��e.]

JULES LEMA?TRE
DE L'ACAD��MIE FRAN?AISE
JEAN-JACQUES
ROUSSEAU
PARIS
CALMANN-L��VY, ��DITEURS
3, RUE AUBER, 3
JEAN-JACQUES ROUSSEAU
CALMANN-L��VY, ��DITEURS
Droits de reproduction, de traduction et de repr��sentation r��serv��s pour tous pays, y compris la Hollande.
Privilege of copyright in the United States reserved, under the Act approved March third, nineteen hundred and five, by Jules Lema?tre.
IMPRIMERIE L. POOBY, 117, rue VIEILLE-DU-TEMPLE, PARIS.--1215-3-07

Au Lecteur,
1o J'ai pu me tromper sur quelques faits. Ceci n'est point une ?biographie critique? de Rousseau: mon principal objet a ��t�� l'histoire de ses sentiments.
2o Ce ne sont que des ?conf��rences?. J'y ai cherch�� avant tout la simplicit�� et la clart��; et le ton est le plus souvent celui d'une causerie un peu surveill��e.
J. L.

PREMI��RE CONF��RENCE
LES SIX PREMIERS LIVRES DES ?CONFESSIONS?
Au risque d'��tre encore accus�� de critique impressionniste, personnelle, subjective, je dois vous faire un aveu. Lorsque je choisis pour sujet de ce cours Jean-Jacques Rousseau, ce ne fut point d'abord dans une pens��e d'extr��me bienveillance pour le citoyen de Gen��ve.
Pourtant, je l'avais beaucoup aim�� autrefois, quand j'avais plus d'illusions que je n'en ai aujourd'hui. Mais j'ai fait des exp��riences, j'ai vu de pr��s des r��alit��s que je n'avais aper?ues que de loin; j'ai touch�� du doigt les cons��quences de certaines id��es de Rousseau. Et c'est pourquoi, quand je promis de parler de Jean-Jacques, je me proposais d'��tudier surtout en lui le p��re de quelques-unes des plus fortes erreurs du XVIIIe et du XIXe si��cle.
Mais il fallait d'abord le relire, ou, soyons sinc��re, le lire s��rieusement et compl��tement. Or il m'est arriv�� une chose que je n'avais pas pr��vue. Tandis que je cherchais dans cette longue lecture des raisons de le condamner, oh! je les trouvais abondamment, puisqu'elles y sont; mais en m��me temps je sentais trop bien comment ces id��es lui ��taient venues, par quelle fatalit�� de temp��rament ou de circonstances, �� la suite de quels souvenirs, de quelles d��ceptions, de quels regrets, m��me de quels remords. Puis, ce qu'il eut de candeur et de v��ritable pi��t�� me touchait malgr�� moi; et je connaissais de nouveau que cet homme, de qui l'on peut croire que tant de maux publics ont d��coul�� (�� son insu, il est vrai, et principalement apr��s sa mort) fut sans doute un p��cheur, et finalement un fou, mais non point du tout un m��chant homme, et qu'il fut surtout un malheureux.
Et puis son cas est si singulier! Il est m��me unique dans notre litt��rature et, je crois bien, dans toutes les litt��ratures du monde. Ce vagabond, ce fain��ant, cet autodidacte qui, apr��s trente ans de r��vasserie, tombe un jour dans le plus brillant Paris du XVIIIe si��cle, et qui y fait l'effet d'un Huron, mais d'un Huron vrai et de plus de cons��quence que celui de Voltaire; qui commence �� publier vers la quarantaine; qui ��crit en dix ans, p��niblement et parmi des souffrances physiques presque incessantes, trois ou quatre livres,--lesquels ne sont pas autrement forts ni rares de pens��e, mais o�� il y a une nouvelle fa?on de sentir et comme une vibration jusque-l�� inconnue; puis qui s'enfonce dans une lente folie,--et qui se trouve, par ces trois ou quatre livres, transformer apr��s sa mort une litt��rature et une histoire et faire d��vier toute la vie d'un peuple dont il n'��tait pas: quelle prodigieuse aventure!
Donc, je r��solus d'aborder l'oeuvre de Jean-Jacques d'une ame ��gale, craignant de m'irriter inutilement contre un myst��re.
Je dus ensuite me mettre au courant des derni��res ��tudes publi��es sur Rousseau. J'eus alors le soup?on qu'une ��tude nouvelle ��tait peut-��tre superflue. Mais, �� ce compte-l��, on ne ferait jamais rien.
L��-dessus je cherchai un plan. Je voyais bien d��j�� les principales id��es �� d��velopper. Je pouvais montrer �� ma mani��re soit l'unit��, soit l'incoh��rence de l'oeuvre de Rousseau;--expliquer, comme M. Lanson, que tout, dans Rousseau et m��me le Contrat social, se rapporte �� un seul principe; ou, comme Faguet, que tout s'y rapporte en effet, except�� le Contrat social;--suivre, �� propos de chacun de ses livres, la fructification posthume des erreurs qu'il y a d��pos��es;--ou bien d��montrer que Jean-Jacques, quel qu'il soit d'ailleurs, est dans le fond, avant et apr��s tout, un protestant chez qui le protestantisme a pr��matur��ment produit ses extr��mes cons��quences;--ou bien encore ��tudier, dans sa
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