Eric le Mendiant

Pierre Zaccone

Eric le Mendiant

The Project Gutenberg EBook of Eric le Mendiant, by Pierre Zaccone This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www.gutenberg.org
Title: Eric le Mendiant
Author: Pierre Zaccone
Release Date: February 3, 2006 [EBook #17673]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK ERIC LE MENDIANT ***

Produced by Ebooks Libres et Gratuits; this text is also available in multiple formats at www.ebooksgratuits.com

Pierre Zaccone
��RIC LE MENDIANT
(1853)

Table des mati��res
I II III IV V VI VII VIII IX

I
Le 15 juin 1848, un paysan et une jeune fille sortirent de bon matin du bourg de Lanmeur, et s'achemin��rent vers le petit village de Saint-Jean-du-Doigt, situ�� �� quelques lieues de l��, sur le bord de la mer.
Il pouvait ��tre sept heures.
La journ��e promettait d'��tre superbe; le ciel ��tendait au-dessus de leurs t��tes son ��clatante tenture bleue, frang��e de nuages blancs; le soleil sortait ��tincelant des montagnes lointaines; le souffle frais du matin courbait les arbres en fleur, et semait sur la route les gouttes odorantes que la ros��e venait d'y verser. Il r��gnait de toutes parts un calme, une paix, une sorte de recueillement pieux, m��l�� de doux et ineffables tressaillements; on e?t dit que la terre encore �� demi assoupie luttait en soupirant contre les derni��res ��treintes de la nuit, et qu'elle murmurait doucement sa pri��re au dieu du jour.
Le paysan portait le costume breton dans toute son aust��re simplicit�� -- Le chapeau rond �� larges bords, la veste de drap noir, le long gilet brun, la ceinture de couleurs diverses, la culotte large et flottante, les gu��tres de toile, et les souliers ferr��s. -- Il ��tait grand et fort, robuste et nerveux, fumait une pipe grossi��re, et s'appuyait, en marchant, sur un ��norme _peu- bas, ce rude instrument des vendette_ bretonnes.
Cet homme pouvait avoir une cinquantaine d'ann��es environ; mais il ��tait encore si extraordinairement bien taill��, son visage, qui rappelait dans son ovale anguleux, le type primitif des Kimris, pr��sentait un cachet si ��clatant de fermet�� et d'ardeur, il y avait dans son regard tant de feu, dans son allure, tant d'activit��, que c'est �� peine si on lui e?t donn�� quarante ans.
On l'appelait dans le pays le p��re Tanneguy, et c'��tait le dernier descendant male de la famille des Tanneguy-Duchatel.
Quant �� la jeune fille qui le suivait, c'��tait sa propre fille; elle s'appelait Marga?t, ce qui veut dire Marguerite en breton.
Marguerite avait seize ans: belle, comme doivent l'��tre les anges, elle n'avait point encore r��veill�� son ame, qui dormait envelopp��e dans les douces illusions de l'enfance. Elle vivait aupr��s de son p��re, heureuse, souriante, folle, et ne cherchait point �� deviner pourquoi, �� de certains moments, elle sentait son coeur battre avec pr��cipitation, pourquoi une tristesse ind��finie impr��gnait parfois sa pens��e d'amertume et de m��lancolie: quand ces vagues aspirations s'emparaient d'elle, ouvrant tout �� coup sous ses pas des routes ignor��es, elle accourait aupr��s de son p��re, lui racontait avec na?vet�� ses tourments et ses d��sirs; et trouvant alors une force surnaturelle dans la parole douce et grave du vieillard, la temp��te passionnelle soulev��e dans son coeur se taisait, et la tristesse fuyait, la laissant candide et calme comme auparavant!...
Le jour elle courait, suivant dans ses capricieux d��tours la petite rivi��re artificielle qui alimentait les prairies d��pendantes de la ferme: elle allait gaie, rieuse, folatre, cueillant les pervenches et les bluets, pourchassant le papillon aux ailes diapr��es, ��coutant le chant des oiseaux ou le cri des b��tes fauves.
Si elle rencontrait un malheureux qui lui tendait la main, elle ouvrait sans h��siter la petite bourse o�� elle renfermait le tr��sor de ses modestes ��pargnes, et jetait g��n��reusement une petite pi��ce d'argent dans la main du mendiant.
Bien souvent elle rentrait �� la ferme sans la moindre obole; et alors si son p��re lui disait, en prenant un air grondeur:
-- Marga?t! Marga?t! vous avez fait bien des folies!
-- Bon p��re, r��pondait-elle avec candeur, j'ai rencontr�� tant de malheureux!
Et son p��re l'embrassait; il ��tait fier d'elle, comme elle ��tait heureuse de lui.
Aussi, quand Tanneguy, conduisant sa fille par la main se rendait le dimanche �� l'��glise du bourg, c'��tait �� qui chanterait sur leur passage les plus jolis guerz bretons.
Les vieillards saluaient le p��re qui passait gravement au milieu d'eux.
Les jeunes gens souriaient �� la jeune fille dont le regard ��clatait de franche gaiet��.
C'��tait un doux murmure o�� l'admiration et le respect ��taient m��l��s et confondus, et qui les accompagnait jusqu'au seuil de la vieille ��glise gothique, comme un pieux et touchant concert!
Telle ��tait Marga?t.
Jamais le moindre souci n'��tait venu mettre une ride sur son front si pur; jamais la plus l��g��re inqui��tude n'avait troubl�� la s��r��nit�� calme de son coeur.
Elle
Continue reading on your phone by scaning this QR Code

 / 30
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.