De profundis! - Episode Maritime

Carolus

profundis!, by Carolus [Charles-Auguste Durand]

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Title: De profundis! Episode Maritime
Author: Carolus [Charles-Auguste Durand]
Release Date: May 26, 2004 [EBook #12451]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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A Monsieur
H. Gourdon de Genouillac
Hommage respectueux,
CHARLES DURAND.

CONTES ET NOUVELLES
DE PROFUNDIS!
Episode Maritime
PAR CAROLUS
Victimes sublimes du devoir, dont la noble devise: SAUVER OU P��RIR! fait soudain battre le coeur, je vous salue!
Le Croisey, Le Pr��vost, Dessoyers, Le Blanc, Cardine, Moncus, M��n��l��on, Fossey, Varescot, Ollivier, Jacquot.... Phalange incomparable! Que n'ai-je, au lieu d'une plume, le ciseau qui grave le souvenir des grands hommes au fronton des Panth��ons!...

I
Le vent soufflait avec rage. On voyait au ciel de gros nuages d��chiquet��s, accourant de l'Ouest et se poursuivant comme des haillons de sorci��res dans un sabbat infernal....
Fouett��e par l'ouragan, la mer se tordait et bondissait �� des hauteurs monstrueuses, pour se rouler ensuite avec un fracas d'avalanche jusqu'au pied des falaises.... Le flot, en se retirant, beuglait de la voix terrible d'un monstre encha?n��.
La nuit tombait. Au loin, le Havre s'allumait; mais les quais restaient d��serts et mornes, et les abords de la ville pr��sentaient ce tableau de m��lancolie qui s'encadre toujours dans les convulsions de la temp��te....
Au rez-de-chauss��e du phare qui se dresse �� l'extr��mit�� de la jet��e Nord, deux hommes ��taient assis et pr��taient l'oreille aux bruits du dehors.
Le plus ag�� de ces deux hommes avait la figure rude et hal��e des gens habitu��s �� la mer. Une barbe courte, taill��e en fer-��-cheval, donnait �� son visage je ne sais quelle expression de hardiesse, compl��t��e par le regard vif et per?ant de deux yeux �� demi cach��s sous d'��pais sourcils. Tout le reste de sa physionomie r��pondait �� cette premi��re impression; mais on devinait vite, sous cette enveloppe presque farouche, un coeur doux et sensible, une ame droite et g��n��reuse.
Il ��tait v��tu d'une vareuse de forte laine et d'un pantalon de toile grossi��re dont les jambes disparaissaient dans d'��normes bottes montant au-dessus des genoux. Un chapeau de cuir goudronn�� compl��tait cet accoutrement, sinon gracieux, du moins conforme aux circonstances.
Son compagnon ��tait v��tu d'une fa?on analogue. Mais sous le vaste chapeau apparaissait une figure toute jeune, bien qu'elle respirat d��j�� une certaine ��nergie.
Le premier pouvait avoir cinquante ans, l'autre n'en avait pas vingt.
Le vieux fumait dans une de ces courtes pipes que les matelots ont baptis��es du nom de ?br?le-gueule.? Mais s'il s'acquittait de cette op��ration avec une impassabilit�� que les bruits du dehors ne pouvaient ��branler, son compagnon, lui, semblait inquiet et, de temps en temps, quittait son si��ge pour aller regarder par la petite fen��tre ouverte sur la mer.
Pendant une de ces all��es et venues, le vieux pivota sur son tabouret et, interpellant le jeune homme:
--Eh! bien, Raymond, encore tes id��es noires!... On croirait, ma foi, �� ma place, que tu n'as jamais vu de temp��te!... Pourtant, cela te conna?t. Je sais, moi, que tu n'as jamais pali, au large, quand le ciel et l'eau se donnaient le mot pour nous payer une valse �� leur fa?on.... Oui mais, ici, sur le plancher des vaches, te voil�� tout chang��. Le plus petit coup de vent te tourne la face en cr��me....
--Patron, vous souvenez-vous du 12 mars?... interrompit le jeune homme avec l'accent d'une profonde tristesse.
Le front du vieux s'assombrit. Une grosse larme roula sur sa joue hal��e. Il se leva brusquement et alla serrer en silence la main de son compagnon.
--Le 12 mars!...--g��mit-il au bout d'un instant.--Pardonne-moi, gar?on, je l'avais oubli��.... Tu n'as pas oubli��, toi.... Ah! c'est une date terrible dans ma vie comme dans la tienne.... La mer t'a pris, ce jour-l��, ton p��re et tes deux fr��res: �� moi, elle m'a ravi mes deux meilleurs amis, Gosselin, ton p��re, et Darn��tal, le p��re de ma Jeanne.... Ce souvenir, vois-tu, Raymond, je l'ai l��, pourtant, comme si c'��tait d'hier.... Ils allaient arracher �� la mort quelques malheureux en d��tresse. La mort s'est veng��e d'eux en les prenant, eux aussi!... Je les revois sauter dans la barque fatale. Je voulais aller avec eux. Ils me repouss��rent en me disant: ?Si nous n'en revenons pas, tu resteras, toi, pour consoler les petits....? Les petits, c'��tait toi, Raymond, c'��tait elle, ma Jeanne.... Alors, je ne songeais, moi, qu'�� les exciter. Leur enthousiasme m'aveuglait aussi.... Ils montraient du doigt le bateau naufrag��, ils nous disaient: ?Confiance! nous reviendrons avec eux!...? Nous applaudissions; moi, plus fort que les autres. Je
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