De léducation dun homme sauvage

Jean Itard
l'éducation d'un homme sauvage,
by Jean Itard

Project Gutenberg's De l'éducation d'un homme sauvage, by Jean Itard
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Title: De l'éducation d'un homme sauvage ou des premiers
développemens physiques et moraux du jeune sauvage de l'Aveyron
Author: Jean Itard
Release Date: April 3, 2007 [EBook #20966]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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L'ÉDUCATION D'UN HOMME SAUVAGE ***

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DE L'ÉDUCATION D'UN HOMME SAUVAGE

DE L'ÉDUCATION D'UN HOMME SAUVAGE
OU
DES PREMIERS DÉVELOPPEMENS PHYSIQUES ET MORAUX
DU JEUNE SAUVAGE DE L'AVEYRON.
Par E. M. ITARD, Médecin de l'Institution Nationale des Sourds-Muets,
Membre de la Société Médicale de Paris, etc.
Quant on dit que cet enfant ne donnait aucun signe de raison, ce n'est
pas qu'il ne raisonnât suffisamment pour veiller à sa conservation; mais
c'est que sa réflexion, jusqu'alors appliquée à ce seul objet, n'avait point
eu occasion de se porter sur ceux dont nous nous occupons... Le plus
grand fonds des idées des hommes est dans leur commerce réciproque.
CONDILLAC.
À PARIS, Chez GOUJON fils, Imprimeur-Libraire, rue Taranne, Nº.
737.
VENDÉMIAIRE AN X. (1801).
Conformément à la loi du 19 juillet 1973, deux exemplaires ont été
déposés à la Bibliothèque nationale, munis de nos signatures, comme
ci-dessous.
[Signé: Goujon fils] [Signé: Itard]

AVANT-PROPOS
Jeté sur ce globe, sans forces physiques et sans idées innées, hors d'état
d'obéir par lui-même aux lois constitutionnelles de son organisation,
qui l'appellent au premier rang du systême des êtres, l'homme ne peut
trouver qu'au sein de la société la place éminente qui lui fut marquée
dans la nature, et serait sans la civilisation, un des plus faibles et des

moins intelligens des animaux: vérité, sans doute, bien rebattue, mais
qu'on n'a point encore rigoureusement démontrée. Les philosophes qui
l'ont émise les premiers, ceux qui l'ont ensuite soutenue et propagée, en
ont donné pour preuve, l'état physique et moral de quelques peuplades
errantes, qu'ils ont regardées comme non civilisées, parce qu'elles ne
l'étaient point à notre manière, et chez lesquelles ils ont été puiser les
traits de l'homme dans le pur état de nature. Non, quoi qu'on en dise, ce
n'est point là encore qu'il faut le chercher et l'étudier. Dans la horde
sauvage la plus vagabonde, comme dans la nation d'Europe la plus
civilisée, l'homme n'est que ce qu'on le fait être; nécessairement élevé
par ses semblables, il en a contracté les habitudes et les besoins; ses
idées ne sont plus à lui; il a joui de la plus belle prérogative de son
espèce, la susceptibilité de développer son entendement par la force de
l'imitation et l'influence de la société.
On devait donc chercher ailleurs le type de l'homme véritablement
sauvage, de celui qui ne doit rien à ses pareils, et le déduire des
histoires particulières du petit nombre d'individus qui, dans le cours du
17e. siècle, et au commencement du 18e., ont été trouvés, à différens
intervalles, vivant isolément dans les bois où ils avaient été abandonnés
dès l'âge le plus tendre[1]. Mais telle était, dans ces tems reculés, la
marche défectueuse de l'étude de la science livrée à la manie des
explications, à l'incertitude des hypothèses, et au travail exclusif du
cabinet, que l'observation n'était comptée pour rien, et que ces faits
précieux furent perdus pour l'histoire naturelle de l'homme. Tout ce
qu'en ont laissé les auteurs contemporains se réduit à quelques détails
insignifians, dont le résultat le plus frappant et le plus général, est que
ces individus ne furent susceptibles d'aucun perfectionnement bien
marqué; sans doute, parce qu'on voulut appliquer à leur éducation, et
sans égard pour la différence de leurs organes, le systême ordinaire de
l'enseignement social. Si cette application eût un succès complet chez
la fille sauvage trouvée en France vers le commencement du siècle
dernier, c'est qu'ayant vécu dans les bois avec une compagne, elle
devait déjà à cette simple association un certain développement de ses
facultés intellectuelles, une véritable éducation, telle que l'admet
Condillac[2], quand il suppose deux enfans abandonnés dans une
solitude profonde, et chez lesquels la seule influence de leur

co-habitation, dût donner essor à leur mémoire, à leur imagination, et
leur faire créer même un petit nombre de signes: supposition ingénieuse,
que justifie pleinement l'histoire de cette même fille, chez laquelle la
mémoire se trouvait développée au point de lui retracer quelques
circonstances de son séjour dans les bois, et très en détail sur-tout
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