Correspondance, 1812-1876 - Tome 4

George Sand
읤Correspondance, 1812-1876 - Tome 4

Project Gutenberg's Correspondance, 1812-1876, Tome 4, by George Sand This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www.gutenberg.net
Title: Correspondance, 1812-1876, Tome 4
Author: George Sand
Release Date: October 29, 2004 [EBook #13875]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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GEORGE SAND
CORRESPONDANCE
1812-1876
IV
PARIS
CALMANN LéVY, éDITEUR ANCIENNE MAISON MICHEL LéVY FRèRES 3, RUE AUBER, 3
1883

CCCLXX
A MADAME AUGUSTINE DE BERTHOLDI, A VARSOVIE
Nohant, 3 janvier 1854.
Ma chère mignonne, je re?ois ta lettre de nouvel an; j'étais bien s?re que tu penserais à moi, et je t'embrasse mille fois, en te souhaitant aussi tous les biens de ce monde, les vrais: le bonheur domestique, les bons amis, et un peu d'aisance en travaillant. Je vois que, pour le moment, tu vis comme une reine, au milieu des gateries d'une excellente et charmante famille. Je te vois courant en tra?neau, emmaillotée de fourrures princières et croyant rêver. Je vois aussi M. George écarquillant les yeux devant son arbre de No?l. Je te dirai que cette fête, perdue en France, s'est conservée à la Chatre; ce qui prouve encore une fois que le Berry est la cro?te aux traditions. Nini, qui est avec moi depuis mon retour de Paris, a été invitée à passer les fêtes de No?l chez Angèle, qui a un joli gar?on du même age que Nini, un George aussi, qu'elle a adopté pour son petit mari et dont elle est positivement folle. Elle a donc vu l'arbre merveilleux et elle ne tarit pas sur ce chapitre.
Oui, j'avais re?u ta lettre à Paris, ma chère fille, et mon retard à te répondre est tout de ma faute: j'ai quitté Paris si enrhumée, que j'en étais imbécile. Arrivée ici, j'ai travaillé, jardiné et si bien rempli mon temps, que, fatiguée le soir d'avoir écrit ou pioché la terre toute la journée, j'allais me coucher, remettant mes lettres au lendemain.
Depuis que nous sommes littéralement enterrés sous la neige,--on en a rarement vu autant, dans ce pays-ci, que cette année!--je me fatigue encore davantage, pour combattre le froid, qui me rend ordinairement malade, et dont je triomphe par une santé comme je ne l'ai jamais eue. Plus de migraines, plus de douleurs, rien. Je dois cela à la fureur du jardinage, que je poursuis jusque dans les temps impossibles. En ce moment, je balaye la neige et je fais des forteresses avec Maurice; car tu sauras que Maurice a eu la gentillesse de venir avec Solange, par le temps le plus affreux, un ouragan, des tourbillons et du verglas, pour passer le jour de l'an avec moi et faire cette veillée que tu connais, où l'on se saute _au cou_, sur le coup de minuit, en échangeant des petits cadeaux. Ce jour heureux a été cependant bien attristé par la mort du pauvre Planet.
Mes enfants sont encore avec moi pour quelques jours, et je pense que Solange remmènera Nini, qui est devenue charmante, sauf quelques caprices. Elle est si dr?le, qu'on la gate malgré soi. Nous avons bien pensé à toi, chère fille, en nous embrassant tous. Aussi suis-je chargée de mille embrassades pour toi; mais je pense qu'on ne me laissera pas fermer ma lettre sans te les offrir directement. Notre petit Lambert n'est pas là, malheureusement, lui qui est le plus spirituel de la société.
Bonsoir, mon enfant chéri. J'embrasse Georget sur ses grosses joues roses et je le charge d'embrasser pour moi les beaux enfants de Marie[1].
Donne-moi souvent de tes nouvelles, et sois s?re qu'on t'aime ici de loin comme de près.
[1] Belle-soeur de madame de Bertholdi.

CCCLXXI
A M. VICTOR BORIE, A PARIS
Nohant, 16 janvier 1854
Mon cher gros,
Je sais que Solange t'avait écrit une lettre de folies au jour de l'an. Si je ne m'en suis pas mêlée, c'est qu'en dépit de l'arrivée et de la présence de mes enfants, j'avais le coeur triste. Nous avons perdu, en effet, le meilleur de notre groupe d'amis; le plus dévoué, le plus généreux, le plus actif Berrichon qui ait existé, je crois.
Je te remercie, mon cher vieux, de tes souhaits de nouvel an, je n'ai pas besoin de te dire que je te souhaite aussi la meilleure destinée possible en ce triste monde, où nous ne sommes pas toujours sur des roses et où il faut courage, travail, patience et volonté; _résignation_ surtout! car nous avons beau faire, quand la mort frappe sur ceux que nous aimons, _la cruelle qu'elle est se bouche les oreilles!_
Je n'ai pas
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