Correspondance, 1812-1876 - Tome 1

George Sand
Correspondance, 1812-1876 - Tome 1

Project Gutenberg's Correspondance, Vol. 1, 1812-1876, by George Sand This eBook is
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Title: Correspondance, Vol. 1, 1812-1876
Author: George Sand
Release Date: October 5, 2004 [EBook #13629]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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1, 1812-1876 ***

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GEORGE SAND
CORRESPONDANCE
1812-1876
I

QUATRIÈME ÉDITION
PARIS CALMANN LÉVY, ÉDITEUR. ANCIENNE MAISON MICHEL LÉVY
FRÈRES 3, RUE AUBER, 3
1883

CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

I
A MADAME MAURICE DUPIN[1] QUI ALLAIT QUITTER NOHANT[2]
1812.
Que j'ai de regret de ne pouvoir te dire adieu! Tu vois combien j'ai de chagrin de te
quitter. Adieu pense à moi, et sois sûre que je ne t'oublierai point.
Ta fille.
Tu mettras la réponse derrière le portrait du vieux Dupin[3].

[1] Mademoiselle Aurore Dupin avait alors huit ans. [2] Propriété de madame Dupin de
Francueil, puis de George Sand, près la Châtre (Indre). [3] Portrait au pastel de M. Dupin
de Francueil, qui se trouve dans le salon de Nohant.

II
A LA MÊME, A PARIS
Nohant, 24 février 1815
Oh! oui, chère maman, je t'embrasse; je t'attends, je te désire et je meurs d'impatience de
te voir ici. Mon Dieu, comme tu es inquiète de moi! Rassure-toi, chère petite maman. Je
me porte à merveille. Je profite du beau temps. Je me promène, je cours, je vas, je viens,
je m'amuse, je mange bien, dors mieux et pense à toi plus encore.
Adieu, chère maman; ne sois donc point inquiète. Je t'embrasse de tout mon coeur.
AURORE[1].
[1] Mademoiselle Aurore Dupin avait alors onze ans.

III
A.M. CARON, A PARIS
Nohant, 21 novembre 1823.
J'ai reçu votre envoi, mon petit Caron, et je vous remercie de votre extrême obligeance.
Toutes mes commissions sont faites le mieux du monde, et vous êtes gentil comme le
père Latreille[1].
Vous m'avez envoyé assez de guimauve pour faire pousser deux millions de dents;
comme j'espère que mon héritier[2] n'en aura pas tout à fait autant, j'ai fait deux
bouteilles de sirop dont vous vous lécherez les barbes si vous vous dépêchez de venir à
Nohant; car mon petit n'est pas disposer à vous en laisser beaucoup. Au reste, votre envoi
a fait bon effet, puisque nous avons deux grandes dents. Vous seriez amoureux de lui
maintenant: il est beau comme vous, et leste comme son père. J'aimerais autant tenir une
grenouille, elle ne sauterait pas mieux.
Adieu, mon petit père. Nous vous embrassons et sommes vos bons amis.
LES DEUX CASIMIRS[3].
[1] Vieil ami et correspondant de la famille. [2] Maurice, son fils, qui avait alors quatre
mois. [3] Nom de François-Casimir Dudevant, son mari.

IV
A MADAME MAURICE DUPIN, A PARIS
Je ne sais pas la date. Nous sommes le deuxième dimanche de carême[1].
Je suis enchantée d'apprendre que vous vous portiez mieux, chère petite maman, et
j'espère bien qu'à l'heure où j'écris, vous êtes tout à fait guérie; du moins je le désire de
tout mon coeur, et, si je le pouvais, je vous rendrais vos quinze ans, chose qui vous, ferait
grand plaisir, ainsi qu'à bien d'autres.
C'est un grand embarras que vous avez pris de sevrer un gros garçon comme Oscar[2], et
vous avez rendu à Caroline[3] un vrai service de mère. Le mien n'a plus besoin de
nourrice, il est sevré. C'est peut-être un peu tôt; mais il préfère la soupe et l'eau et le vin à
tout, et, comme il ne cherche pas à teter, mon lait a diminué, sans que ni lui ni moi nous
en apercevions.

Il est superbe de graisse et de fraîcheur il a des couleurs très vives, l'air très décidé, et le
caractère idem. Il n'a toujours que six dents; mais il s'en sert bien pour manger du pain,
des oeufs, de la galette, de la viande, enfin tout ce qu'il peut attraper. Il mord, comme un
petit chien, les mains qui, l'ennuient en voulant le coiffer, etc. Il pose très bien ses pieds
pour marcher, mais il est encore trop jeune pour courir après Oscar: dans un an ou deux,
ils se battront pour leurs joujoux.
J'espère, ma chère maman, que le désir que vous me témoignez de nous revoir, et que
nous partageons, sera bientôt rempli. Nous espérons faire une petite fugue vers Pâques,
pour présenter M. Maurice à son grand-papa, qui
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