Contes choisis de la famille

Les frères Grimm
Contes choisis de la famille

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Title: Contes choisis de la famille
Author: Les frères Grimm
Release Date: May 3, 2004 [EBook #12250] [Date last updated: September 16, 2004]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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FAMILLE ***

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LES FRÈRES GRIMM
CONTES CHOISIS
DE LA FAMILLE
TRADUIT DE L'ALLEMAND

LE LOUP ET L'HOMME.
Le renard fit un jour au loup des récits merveilleux de la force de l'homme; il n'est pas un
seul des animaux, dit-il, qui puisse lui résister, et tous ont besoin de recourir à la ruse
pour échapper à ses coups.
Le loup répondit au renard d'un air fanfaron:
--Je voudrais bien qu'un heureux hasard me fit rencontrer un homme; tous tes beaux
discours ne m'empêcheraient pas de l'aborder en face.
--Si tel est ton désir, répliqua le renard, il me sera facile de te fournir l'occasion que tu
parais poursuivre. Viens me trouver demain de bon matin, et je te montrerai celui que tu
cherches.
Le loup se trouva à l'heure convenue au rendez-vous, et maître renard le conduisit par des
détours à lui familiers, jusqu'au chemin qu'un chasseur avait coutume de prendre tous les
jours. Le premier individu qui se présenta fut un vieux soldat, congédié depuis
longtemps.

--Est-ce là un homme? demanda le loup.
--Non, répondit le renard, c'en était un autrefois.
Après le soldat, un petit garçon qui se rendait à l'école apparut sur le chemin.
Le loup demanda de nouveaux:
--Est-ce là un homme?
--Non, mais c'en sera un plus tard.
Enfin arriva le chasseur, son fusil à deux coups sur le dos et son couteau de chasse au
côté.
Maître renard s'adressant au loup:
--Cette fois, celui que tu vois venir est bien un homme; voici le moment de l'aborder en
face; quant à moi, tu ne trouveras pas mauvais que j'aille me reposer un peu dans ma
tanière.
Ainsi qu'il l'avait dit, le loup marcha droit à la rencontre du chasseur; à sa vue, celui-ci se
dit en lui-même:
--Quel dommage que je n'aie pas chargé mon fusil à balles!
Il mit en joue, et envoya tout son petit plomb dans le visage de messire loup, qui fit une
grimace affreuse, et continua cependant d'avancer sans se laisser intimider. Le chasseur
lui adressa une seconde décharge. Le loup supporta sa douleur en silence et s'élança d'un
bond sur le chasseur; mais celui-ci tira du fourreau sa lame acérée, et lui en porta dans les
flancs de si rudes coups que le pauvre animal, renonçant à sa vengeance, prit la fuite et
retourna tout sanglant vers le renard.
--Eh bien, lui cria le rusé compère, du plus loin qu'il l'aperçut, comment t'es-tu tiré de ta
rencontre avec l'homme?
--Ne me le demande pas, répondit le loup tout confus, je ne me serais jamais fait une telle
idée de la force de l'homme; il commença par prendre un bâton qu'il portait sur le dos,
souffla par un bout et m'envoya au visage une certaine poussière qui m'a chatouillé de la
manière la plus désagréable du monde; puis il souffla une seconde fois dans son bâton, et
je crus recevoir dans le nez une pluie de grêlons et d'éclairs; enfin, lorsque je fus parvenu
tout près de lui, il tira de son corps une blanche côte, et m'en asséna des coups si violents,
que peu s'en est fallu que je ne restasse mort sur la place.
--Cela te prouve, répondit le renard, que l'on ne gagne pas toujours à faire le fanfaron, et
qu'il ne faut jamais promettre plus qu'on ne peut tenir.

LE VIOLON MERVEILLEUX.
Il était une fois un ménétrier qui avait un violon merveilleux. Ce ménétrier se rendit un
jour tout seul dans une forêt, laissant errer sa pensée ça et là; et quand il ne sut plus à quoi
songer, il se dit:
--Le temps commence à me sembler long dans cette forêt; je veux faire en sorte qu'il
m'arrive un bon compagnon.
En conséquence, il prit son violon qu'il portait sur le dos, et se mit à jouer un air qui
réveilla mille échos dans le feuillage. Il n'y avait pas longtemps qu'il jouait, lorsqu'un
loup vint en tapinois derrière les arbres.
--Ciel! voilà un loup! ce n'est point là le compagnon que je
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