Comte du Pape

Hector Malot
Comte du Pape

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Title: Comte du Pape
Author: Hector Malot
Release Date: September 6, 2004 [EBook #13385]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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OEUVRES COMPL��TES D'HECTOR MALOT
ABR��G�� DES CAUSES C��L��BRES _ET INT��RESSANTES_, _AVEC LES JUGEMENS QUI LES ONT D��CID��ES._ Par Mr. P.F. B**** SIXI��ME ��DITION.
TOME SECOND AN 1806.

COMTE DU PAPE
PAR
HECTOR MALOT
COMTE DU PAPE[1]
[Footnote 1: L'��pisode qui pr��c��de Comte du Pape a pour titre: Un bon Jeune Homme.]

I
Rome.
Qu'il soit ignorant ou savant, chr��tien ou ath��e, artiste ou bourgeois, ce n'est pas de sang-froid que l'��tranger approche de la Ville ��ternelle.
L'ignorant s'attendrit �� l'id��e du pape captif qui g��mit sur la paille d'un cachot; le savant fouille la campagne romaine; l'artiste r��ve des stanze de Rapha?l; le bourgeois qui a us�� quelques fonds de culotte sur les bancs du coll��ge pense au fameux S.P.Q.R.
Qu'on monte en wagon �� Pise, �� Anc?ne ou �� Florence pour venir �� Rome, et l'on aura des chances pour voir ces divers sentiments se traduire sur la physionomie des compagnons de voyage que le hasard vous a donn��s.
L'aube blanchit les lointains, et d��j�� de chaque c?t�� de la voie les arbres, les buissons et les broussailles ��mergent de l'ombre avec des formes distinctes.
Quelques voyageurs s'��veillent, et ceux qui occupent les coins du wagon ��crasent le bout de leur nez contre les glaces, apr��s avoir essuy�� la bu��e qui les recouvre au moyen du petit rideau de laine bleue.
Les plus curieux baissent la glace et regardent au loin; l'air froid du matin se pr��cipite dans le wagon et r��veille les dormeurs. Il en est peu qui se plaignent. Les uns se penchent par la glace ouverte; les autres se mettent debout, et �� la lueur vacillante qui tombe de la lampe du plafond, ils tachent de lire quelques lignes de leur Hands Books de Murray, de leur Baedeker ou de leur _Joanne_, selon la nationalit�� �� laquelle ils appartiennent.
Une montagne se d��tachant d'un massif sombre se montre au loin, blanche de neige.
--C'est le mont Soracte, dit une voix.
Et un personnage au visage ras�� et �� l'air grave, magistrat ou professeur, murmure le vers d'Horace:
Vides ut alta stet nive candidum Soracte.
A Horace un autre oppose Virgile:
Summe deum, sancti custos Soractis Avollo.
Cependant �� droite de la voie une rivi��re roule ses eaux rapides et jaunes entre des berges escarp��es.
--C'est le Tibre.
Et l'on se penche pour regarder, en se frottant les yeux, et en se demandant si l'on ne se trompe pas.
Des vapeurs blanches se tra?nent, au-dessus de la vall��e, au milieu desquelles flottent ?�� et l�� quelques monticules couronn��s d'une pauvre cabane ou d'un bouquet de h��tres. Cela n'est pas beau, mais c'est peut-��tre au pied de ces h��tres que ?Tityre lentus in umbra a appris aux ��chos �� r��p��ter le nom de la belle Amaryllis.?
Et les souvenirs classiques donnent du style aux paysages qui d��filent le long de la route, m��me alors qu'ils sont insignifiants.
--Monte-Rotondo, crient les employ��s du chemin de fer.
C'est �� quelques pas de l�� que se trouve Mentana, o�� les chassepots fran?ais ?firent merveille? pour la premi��re et la derni��re fois.
Plus d'arbres, plus d'arbustes, des collines nues et des champs onduleux que recouvre �� peine une herbe maigre et jaunie; pas de villages, pas de fermes, pas de maisons, ?�� et l�� seulement une ruine ou l'arche croulante d'un aqueduc effondr��.
Cependant les yeux courent curieusement sur ces mornes solitudes.
C'est la campagne romaine!
Et ces boeufs gris, aux longues cornes fines et ��cart��es qui se prom��nent en troupeaux �� travers ces patis, sont les descendants de ceux qu'Attila et ses Huns laiss��rent en Italie lorsqu'ils recul��rent effray��s devant le pape L��on Ier, ainsi que cela r��sulte du tableau de Rapha?l qu'on verra bient?t dans la chambre d'H��liodore.
Il est rare que dans les trains qui d'Anc?ne, de Florence et de Pise se dirigent vers Rome, c'est-��-dire dans ceux qui portent des ��trangers, cette curiosit�� ne se manifeste pas une heure ou deux avant l'arriv��e, et souvent m��me plus t?t encore.
Dans un de ces trains venant d'Anc?ne pour arriver �� Rome vers huit heures du matin, une dame d'une cinquantaine d'ann��es, v��tue et gant��e de noir, �� l'air discret et recueilli, s'��tait coll��e �� la glace de son wagon d��s la station d'Orti.
De temps en temps elle cessait de regarder le paysage motivant qui se d��roulait devant elle dans les brumes confuses
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