Chevalier de Mornac

Joseph Marmette
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Chevalier de Mornac, by Joseph Marmette

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Title: Chevalier de Mornac Chronique de la Nouvelle-France (1664)
Author: Joseph Marmette
Release Date: September 5, 2006 [EBook #19187]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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LE
CHEVALIER DE MORNAC
CHRONIQUE DE LA NOUVELLE-FRANCE 1664

JOSEPH MARMETTE

MONTRéAL TYPOGRAPHIE DE ?L'OPINION PUBLIQUE? No. 319 RUE ST. ANTOINE
1873

A
ELZéAR GéRIN
HOMME DE LETTRES, DéPUTé à L'ASSEMBLéE LéGISLATIVE.
Vous connaissez, mon cher ami, la double personnalité qui s'abrite sous le nom du Chevalier de Mornac; et comme à moi, les deux modèles qui ont posé pour le type de mon héros vous sont chers. Je ne puis donc faire mieux que de vous dédier ce livre qui, tout en racontant les grandes actions d'un autre age, a la prétention de peindre, réunis en un seul personnage, les deux caractères les plus délicieusement gascons de notre époque. Outre que l'orgueil légitime de l'auteur sera flatté si j'ai quelque peu réussi, mon amitié sera ravie de nous rendre encore plus présents, tous les trois à votre excellent souvenir.
JOSEPH MARMETTE.

LE CHEVALIER DE MORNAC

PAR JOSEPH MARMETTE

INTRODUCTION
Vers l'année 1664, la Nouvelle-France venait de traverser et subissait encore une des phases les plus douloureusement critiques de son histoire. Rendus fiers et tout-puissants par le succès de leurs armée, qui, douze ans auparavant avaient anéanti la grande nation huronne, les Iroquois régnaient en ma?tres sur le territoire du Canada. Tandis que les guerriers des cinq cantons Iroquois tenaient en état de blocus Montréal, Trois-Rivières et Québec, villes qui n'étaient encore que de petits bourgs mal protégés par des palissades de pieux, leurs bandes de maraudeurs assassinaient les laboureurs isolés dans les campagnes.
Bien loin de songer à attaquer, les colons fran?ais ne se défendaient qu'avec peine. Tel était le découragement et si grande la terreur universelle, que les émigrés parlaient d'abandonner ce pays de malédiction pour retourner en France.
La situation semblait en effet désespérée.
Négligée par la compagnie des Cent-Associés, qui ne songeait qu'à la traite des pelleteries, affaiblie par les dissensions entre les gouverneurs et l'autorité ecclésiastique, dans le Conseil-Supérieur, à Québec, la colonie naissante se peuplait en outre si lentement qu'elle ne pouvait fournir des défenseurs suffisamment nombreux pour tenir tête aux Iroquois. Il eut fallu leur opposer un corps de troupes assez imposant, et c'est à peine s'il y avait au Canada une centaine de soldats, dispersés dans les différents postes. Depuis longtemps les gouverneurs et les jésuites demandaient à grands cris des secours. Mais leurs supplications allaient mourir sans résultat par delà l'Océan.
De prime-abord, cette indifférence de la mère-patrie doit sembler inexcusable; mais lorsqu'on se transporte de l'autre c?te de l'Atlantique pour jeter un coup-d'oeil sur les tumultueux évènements qui bouleversaient alors le royaume de France, on s'explique cette apathie.
La mort du cardinal Richelieu, arrivée en 1642, bient?t suivie de celle de Louis XIII, les désordres civils qui signalèrent la régence d'Anne-d'Autriche, les troubles de la Fronde, la bataille qui avait fait rage aux portes de Paris, la confusion de laquelle le royaume entier était en proie, tout cet éclat d'armes et de discordes qui remplissait la France étouffait sans peine le faible bruit des quelques voix qui s'élevaient en faveur du Canada. Si les particuliers, qu'enveloppait la guerre civile, ne songeaient point à la Nouvelle-France, comment Mazarin, à qui les factieux en voulaient surtout, aurait-il pu s'occuper d'une colonie naissante et perdue au delà des mers? Ce ministre n'avait eu déjà que trop de peine se maintenir entre la turbulence du Parlement et les prétentions du grand Condé, à venir jusqu'en 1653. Ensuite, il s'était trouvé tout absorbé par le soin de pousser la guerre contre les Espagnols, commandés par Condé mécontent. La bataille des Dunes, livrée près de Dunkerque par Turenne à ces derniers, avait laissé la victoire définitive aux troupes fran?aises et anglaises, alliées contre l'Espagne, à laquelle Dunkerque fut immédiatement enlevée pour être remise aux Anglais, suivant les conventions antérieures arrêtées entre Cromwell et Mazarin. La guerre ainsi heureusement terminée, le cardinal, en digne élève de Richelieu, trouva que le meilleur moyen d'assurer la durée de la paix était de marier Louis XIV avec l'infante Marie-Thérèse d'Espagne. Les négociations qu'il lui fallut entreprendre à cet effet et mener à bonne fin, précédèrent de plusieurs mois l'union du roi de France avec l'infante. Ce mariage diplomatique fut célébré en 1660.
Mazarin étant mort l'année suivante, Louis XIV avait pris aussit?t le sceptre d'une main ferme, bien décidé de régner par lui-même et de maintenir la tranquillité intérieure, ainsi que d'augmenter la prospérité du royaume, tout en
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