Belle-Rose

Amédée Achard
Belle-Rose

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Title: Belle-Rose
Author: Amédée Achard
Release Date: February 20, 2006 [EBook #17808]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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Belle-Rose
Par
Amédée Achard

Nelson Éditeurs 189, rue Saint-Jacques Paris.
Calmann-Lévy Éditeurs 3, rue Auber Paris.
_AMÉDÉE ACHARD né en 1814, mort en 1875

Première édition de «Belle-Rose»: 1847_

[Illustration]

TABLE
I. Le fils du fauconnier. II. Les premières larmes. III. Un pas dans la vie. IV.
L'escarmouche. V. Un intérieur de caserne. VI. Les illusions perdues. VII. Les gouttes du
calice. VIII. Une maison de la rue Cassette. IX. Un ami contre un ennemi. X. Une fille
d'Ève. XI. L'éclair d'une passion. XII. Les rêves d'un jour d'été. XIII. Un serpent dans
l'ombre. XIV. L'agonie. XV. Un pas vers la tombe. XVI. La veille du dernier jour. XVII.
La main d'une femme. XVIII. L'étourderie d'un homme grave. XIX. Le bon grain et
l'ivraie. XX. Jeu de cartes et jeu de dés. XXI. Le bien et le mal. XXII. La confession
d'une Madeleine. XXIII. Un guet-apens. XXIV. Une âme en peine. XXV. Ville gagnée.
XXVI. Une mission diplomatique. XXVII. Deux coeurs de femme. XXVIII. Les
arguments d'un ministre. XXIX. Ce que femme veut, Dieu le veut. XXX. Un coup de feu.
XXXI. Le revers de la médaille. XXXII. Une profession de foi. XXXIII. Le couvent de la
rue du Cherche-Midi. XXXIV. Une nuit blanche. XXXV. La renonciation. XXXVI. La
dernière heure. XXXVII. Une bonne fortune. XXXVIII. Le siège du couvent. XXXIX. Le
neveu du jardinier. XL. Un coup de poignard. XLI. Le secours du feu. XLII. Le mendiant.
XLIII. L'abbesse du couvent de Sainte-Claire. XLIV. Un nid dans un couvent. XLV. Le
Chevalier d'Arraines. XLVI. Par monts et par vaux. XLVII. Un louveteau. XLVIII.
Vaincre ou mourir. XLIX. Le printemps de 1672. L. Un voyage d'agrément. LI. Le Rhin.
LII. Un rayon de soleil. LIII. La rue de l'Arbre-Sec.

BELLE-ROSE

I
LE FILS DU FAUCONNIER
Il y avait, vers l'an 1663, à quelques centaines de pas de Saint-Omer, une maisonnette
assez bien bâtie, dont la porte s'ouvrait sur le grand chemin de Paris. Une haie vive
d'aubépine et de sureau entourait un jardin où l'on voyait pêle-mêle des fleurs, des
chèvres et des enfants. Une demi-douzaine de poules avec leurs poussins caquetaient
dans un coin entre les choux et les fraisiers; deux ou trois ruches, groupées sous des
pêchers, tournaient vers le soleil leurs cônes odorants, tout bourdonnants d'abeilles, et çà
et là, sur les branches de gros poiriers chargés de fruits, roucoulait quelque beau ramier
qui battait de l'aile autour de sa compagne.
La maisonnette avait un aspect frais et souriant qui réjouissait le coeur; la vigne vierge et
le houblon tapissaient ses murs; sept ou huit fenêtres percées irrégulièrement, et toutes
grandes ouvertes au midi, semblaient regarder la campagne avec bonhomie; un mince
filet de fumée tremblait au bout de la cheminée, où pendaient les tiges flexibles des
pariétaires, et à quelque heure du jour que l'on passât devant la maisonnette, on y

entendait des cris joyeux d'enfants mêlés au chant du coq. Parmi ces enfants qui venaient
là de tous les coins du faubourg, il y en avait trois qui appartenaient à Guillaume Grinedal,
le maître du logis: Jacques, Claudine et Pierre.
Guillaume Grinedal, ou le père Guillaume, comme on l'appelait familièrement, était bien
le meilleur fauconnier qu'il y eût dans tout l'Artois; mais depuis longtemps déjà il n'avait
guère eu l'occasion d'exercer son savoir. Durant la régence de la reine Anne d'Autriche, le
seigneur d'Assonville, son maître, ruiné par les guerres, avait été contraint de vendre ses
terres; mais, avant de quitter le pays, voulant récompenser la fidélité de son vieux
serviteur, il lui avait fait présent de la maisonnette et du jardin. Le vieux Grinedal, se
refusant à servir de nouveaux maîtres, s'était retiré dans cette habitation, où il vivait du
produit de quelques travaux et de ses épargnes. Devenu veuf, le père Guillaume ne
pensait plus qu'à ses enfants, qu'il élevait aussi bien que ses moyens le lui permettaient et
le plus honnêtement du monde. Tant qu'ils furent petits, les enfants vécurent aussi libres
que des papillons, se roulant sur l'herbe en été, patinant sur la glace en hiver, et courant
tête nue au soleil, par la pluie ou
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