Au bonheur des dames

Emile Zola

Au bonheur des dames

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Title: Au bonheur des dames
Author: ��mile Zola
Release Date: October 10, 2005 [EBook #16852]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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��mile Zola
AU BONHEUR DES DAMES
(1883)

Table des mati��res
I II III IV V VI VII VIII IX X XI XII XIII XIV

I
Denise ��tait venue �� pied de la gare Saint-Lazare, o�� un train de Cherbourg l'avait d��barqu��e avec ses deux fr��res, apr��s une nuit pass��e sur la dure banquette d'un wagon de troisi��me classe. Elle tenait par la main P��p��, et Jean la suivait, tous les trois bris��s du voyage, effar��s et perdus, au milieu du vaste Paris, le nez lev�� sur les maisons, demandant �� chaque carrefour la rue de la Michodi��re, dans laquelle leur oncle Baudu demeurait. Mais, comme elle d��bouchait enfin sur la place Gaillon, la jeune fille s'arr��ta net de surprise.
-- Oh! dit-elle, regarde un peu, Jean!
Et ils rest��rent plant��s, serr��s les uns contre les autres, tout en noir, achevant les vieux v��tements du deuil de leur p��re. Elle, ch��tive pour ses vingt ans, l'air pauvre, portait un l��ger paquet; tandis que, de l'autre c?t��, le petit fr��re, ag�� de cinq ans, se pendait �� son bras, et que, derri��re son ��paule, le grand fr��re, dont les seize ans superbes florissaient, ��tait debout, les mains ballantes.
-- Ah bien! reprit-elle apr��s un silence, en voil�� un magasin!
C'��tait, �� l'encoignure de la rue de la Michodi��re et de la rue Neuve-Saint-Augustin, un magasin de nouveaut��s dont les ��talages ��clataient en notes vives, dans la douce et pale journ��e d'octobre. Huit heures sonnaient �� Saint-Roch, il n'y avait sur les trottoirs que le Paris matinal, les employ��s filant �� leurs bureaux et les m��nag��res courant les boutiques. Devant la porte, deux commis, mont��s sur une ��chelle double, finissaient de pendre des lainages, tandis que, dans une vitrine de la rue Neuve-Saint- Augustin, un autre commis, agenouill�� et le dos tourn��, plissait d��licatement une pi��ce de soie bleue. Le magasin, vide encore de clientes, et o�� le personnel arrivait �� peine, bourdonnait �� l'int��rieur comme une ruche qui s'��veille.
-- Fichtre! dit Jean. ?a enfonce Valognes... Le tien n'��tait pas si beau.
Denise hocha la t��te. Elle avait pass�� deux ans l��-bas, chez Cornaille, le premier marchand de nouveaut��s de la ville; et ce magasin, rencontr�� brusquement, cette maison ��norme pour elle, lui gonflait le coeur, la retenait, ��mue, int��ress��e, oublieuse du reste. Dans le pan coup�� donnant sur la place Gaillon, la haute porte, toute en glace, montait jusqu'�� l'entresol, au milieu d'une complication d'ornements, charg��s de dorures. Deux figures all��goriques, deux femmes riantes, la gorge nue et renvers��e, d��roulaient l'enseigne: Au Bonheur des Dames. Puis, les vitrines s'enfon?aient, longeaient la rue de la Michodi��re et la rue Neuve- Saint-Augustin, o�� elles occupaient, outre la maison d'angle, quatre autres maisons, deux �� gauche, deux �� droite, achet��es et am��nag��es r��cemment. C'��tait un d��veloppement qui lui semblait sans fin, dans la fuite de la perspective, avec les ��talages du rez-de-chauss��e et les glaces sans tain de l'entresol, derri��re lesquelles on voyait toute la vie int��rieure des comptoirs. En haut, une demoiselle, habill��e de soie, taillait un crayon, pendant que, pr��s d'elle, deux autres d��pliaient des manteaux de velours.
-- Au Bonheur des Dames, lut Jean avec son rire tendre de bel adolescent, qui avait eu d��j�� une histoire de femme �� Valognes. Hein? c'est gentil, c'est ?a qui doit faire courir le monde!
Mais Denise demeurait absorb��e, devant l'��talage de la porte centrale. Il y avait l��, au plein air de la rue, sur le trottoir m��me, un ��boulement de marchandises �� bon march��, la tentation de la porte, les occasions qui arr��taient les clientes au passage. Cela partait de haut, des pi��ces de lainage et de draperie, m��rinos, cheviottes, molletons, tombaient de l'entresol, flottantes comme des drapeaux, et dont les tons neutres, gris ardoise, bleu marine, vert olive, ��taient coup��s par les pancartes blanches des ��tiquettes. �� c?t��, encadrant le seuil, pendaient ��galement des lani��res de fourrure, des bandes ��troites pour garnitures de robe, la cendre fine des dos de petit-gris, la neige pure des ventres de cygne, les poils de lapin de la fausse hermine et de la fausse martre. Puis, en bas, dans des casiers, sur des tables, au milieu d'un empilement de coupons, d��bordaient des articles de bonneterie vendus pour rien, gants et fichus de laine tricot��s, capelines, gilets, tout un
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