Aline et Valcour, tome II

D.A.F. de Sade

Aline et Valcour, tome II, by D.A.F. de SADE

The Project Gutenberg EBook of Aline et Valcour, tome II, by D.A.F. de SADE This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www.gutenberg.net
Title: Aline et Valcour, tome II Roman philosophique
Author: D.A.F. de SADE
Release Date: February 7, 2006 [EBook #17707]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK ALINE ET VALCOUR, TOME II ***

Produced by Marc D'Hooghe.

ALINE ET VALCOUR,
ou
LE ROMAN PHILOSOPHIQUE.
par
D.A.F. DE SADE
* * * * *
TOME II.
TROISI��ME PARTIE.
* * * * *
��crit �� la Bastille un an avant la R��volution de France.
ORN�� DE SEIZE GRAVURES.
1795.
* * * * *
Nam veluti pueris absinthia tetra medentes, Cum dare conantur prius oras pocula circum Contingunt mellis dulci flavoque liquore, Ut puerum aetas improvida ludificetur Labrorum tenus; interea perpotet amarum Absinthy lathicem deceptaque non capiatur, Sed potius tali tacta recreata valescat.
Luc. Lib. 4.
* * * * *
LETTRE TRENTE-CINQUI��ME,
D��terville �� Valcour.
Verfeuille, 16 Novembre.
HISTOIRE DE SAINVILLE ET DE L��ONORE[1].
C'est en pr��sentant l'objet qui l'encha?ne, qu'un amant peut se flatter d'obtenir l'indulgence de ses fautes: daignez jeter les yeux sur L��onore, et vous y verrez ��-la-fois la cause de mes torts, et la raison qui les excuse.
N�� dans la m��me ville qu'elle, nos familles unies par les noeuds du sang et de l'amiti��, il me fut difficile de la voir long-tems sans l'aimer; elle sortait �� peine de l'enfance, que ses charmes faisaient d��j�� le plus grand bruit, et je joignis �� l'orgueil d'��tre le premier �� leur rendre hommage, le plaisir d��licieux d'��prouver qu'aucun objet ne m'embrasait avec autant d'ardeur.
L��onore dans l'age de la v��rit�� et de l'innocence, n'entendit pas l'aveu de mon amour sans me laisser voir qu'elle y ��tait sensible, et l'instant o�� cette bouche charmante sourit pour m'apprendre que je n'��tais point ha?, fut, j'en conviens, le plus doux de mes jours. Nous suiv?mes la marche ordinaire, celle qu'indique le coeur quand il est d��licat et sensible, nous nous jurames de nous aimer, de nous le dire, et bient?t de n'��tre jamais l'un qu'�� l'autre. Mais nous ��tions loin de pr��voir les obstacles que le sort pr��parait �� nos desseins.--Loin de penser que quand nous osions nous faire ces promesses, de cruels parens s'occupaient �� les contrarier, l'orage se formait sur nos t��tes, et la famille de L��onore travaillait �� un ��tablissement pour elle au m��me instant o�� la mienne allait me contraindre �� en accepter un.
L��onore fut avertie la premi��re; elle m'instruisit de nos malheurs; elle me jura que si je voulais ��tre ferme, quels que fussent les inconv��niens que nous ��prouvassions, nous serions pour toujours l'un �� l'autre; je ne vous rends point la joie que m'inspira cet aveu, je ne vous peindrai que l'ivresse avec laquelle j'y r��pondis.
L��onore, n��e riche, fut pr��sent��e au Comte de Folange, dont l'��tat et les biens devaient la faire jouir �� Paris du sort le plus heureux; et malgr�� ces avantages de la fortune, malgr�� tous ceux que la nature avait prodigu��s au Comte, L��onore n'accepta point: un couvent paya ses refus.
Je venais d'��prouver une partie des m��mes malheurs: on m'avait offert une des plus riches h��riti��res de notre province, et je l'avais refus��e avec une si grande duret��, avec une assurance si positive �� mon p��re, qu'ou j'��pouserais L��onore, ou que je ne me marierais jamais, qu'il obtint un ordre de me faire joindre mon corps, et de ne le quitter de deux ans.
Avant de vous ob��ir, Monsieur, dis-je alors, en me jettant aux genoux de ce p��re irrit��, souffrez que je vous demande au moins la cruelle raison qui vous force �� ne vouloir point m'accorder celle qui peut seule faire le bonheur de ma vie? Il n'y en a point, me r��pondit mon p��re, pour ne pas vous donner L��onore, mais il en existe de puissantes pour vous contraindre �� en ��pouser une autre. L'alliance de Mademoiselle de Vitri, ajouta-t-il, est m��nag��e par moi depuis dix ans; elle r��unit des biens consid��rables, elle termine un proc��s qui dure depuis des si��cles, et dont la perte nous ruinerait infailliblement.--Croyez-moi, mon fils, de telles consid��rations valent mieux que tous les sophismes de l'amour: on a toujours besoin de vivre, et l'on n'aime jamais qu'un instant.--Et les parens de L��onore, mon p��re, dis-je en ��vitant de r��pondre �� ce qu'il me disait, quels motifs all��guent-ils pour me la refuser?--Le d��sir de faire un ��tablissement bien meilleur; duss��-je faiblir sur mes intentions, n'imaginez jamais de voir changer les leurs: ou leur fille ��pousera celui qu'on lui destine, ou on la forcera de prendre le voile. Je m'en tins l��, je ne voulais pour l'instant qu'��tre instruit du genre des obstacles, afin
Continue reading on your phone by scaning this QR Code

 / 102
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.