Actes et Paroles, vol 4

Victor Hugo
Actes et Paroles, Vol. 4, by Victor
Hugo

The Project Gutenberg EBook of Actes et Paroles, Vol. 4, by Victor
Hugo #11 in our series by Victor Hugo
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Title: Actes et Paroles, Vol. 4 Depuis l'Exil 1876-1885
Author: Victor Hugo

Release Date: July, 2005 [EBook #8490] [Yes, we are more than one
year ahead of schedule] [This file was first posted on July 15, 2003]
Edition: 10
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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PAROLES, VOL. 4 ***

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ACTES ET PAROLES IV par VICTOR HUGO
DEPUIS L'EXIL 1876-1885

1876

I
POUR LA SERBIE
Il devient nécessaire d'appeler l'attention des gouvernements européens
sur un fait tellement petit, à ce qu'il paraît, que les gouvernements
semblent ne point l'apercevoir. Ce fait, le voici: on assassine un peuple.
Où? En Europe. Ce fait a-t-il des témoins? Un témoin, le monde entier.
Les gouvernements le voient-ils? Non.
Les nations ont au-dessus d'elles quelque chose qui est au-dessous
d'elles les gouvernements. A de certains moments, ce contre-sens éclate:

la civilisation est dans les peuples, la barbarie est dans les gouvernants.
Cette barbarie est-elle voulue? Non; elle est simplement professionnelle.
Ce que le genre humain sait, les gouvernements l'ignorent. Cela tient à
ce que les gouvernements ne voient rien qu'à travers cette myopie, la
raison d'état; le genre humain regarde avec un autre oeil, la conscience.
Nous allons étonner les gouvernements européens en leur apprenant
une chose, c'est que les crimes sont des crimes, c'est qu'il n'est pas plus
permis à un gouvernement qu'à un individu d'être un assassin, c'est que
l'Europe est solidaire, c'est que tout ce qui se fait en Europe est fait par
l'Europe, c'est que, s'il existe un gouvernement bête fauve, il doit être
traité en bête fauve; c'est qu'à l'heure qu'il est, tout près de nous, là,
sous nos yeux, on massacre, on incendie, on pille, on extermine, on
égorge les pères et les mères, on vend les petites filles et les petits
garçons; c'est que, les enfants trop petits pour être vendus, on les fend
en deux d'un coup de sabre; c'est qu'on brûle les familles dans les
maisons; c'est que telle ville, Balak, par exemple, est réduite en
quelques heures de neuf mille habitants à treize cents; c'est que les
cimetières sont encombrés de plus de cadavres qu'on n'en peut enterrer,
de sorte qu'aux vivants qui leur ont envoyé le carnage, les morts
renvoient la peste, ce qui est bien fait; nous apprenons aux
gouvernements d'Europe ceci, c'est qu'on ouvre les femmes grosses
pour leur tuer les enfants dans les entrailles, c'est qu'il y a dans les
places publiques des tas de squelettes de femmes ayant la trace de
l'éventrement, c'est que les chiens rongent dans les rues le crâne des
jeunes filles violées, c'est que tout cela est horrible, c'est qu'il suffirait
d'un geste des gouvernements d'Europe pour l'empêcher, et que les
sauvages qui commettent ces forfaits sont effrayants, et que les civilisés
qui les laissent commettre sont épouvantables.
Le moment est venu d'élever la voix. L'indignation universelle se
soulève. Il y a des heures où la conscience humaine prend la parole et
donne aux gouvernements l'ordre de l'écouter.
Les gouvernements balbutient une réponse. Ils ont déjà essayé ce
bégaiement. Ils disent: on exagère.
Oui, l'on exagère. Ce n'est pas en quelques heures que la ville de Balak

a été exterminée, c'est en quelques jours; on dit deux cents villages
brûlés, il n'y en a que quatrevingt-dix-neuf; ce que vous appelez la
peste n'est que le typhus; toutes les femmes n'ont pas été violées, toutes
les filles n'ont pas été vendues, quelques-unes ont échappé. On a châtré
des prisonniers, mais on leur a aussi coupé la tête, ce qui amoindrit le
fait; l'enfant qu'on dit avoir été jeté d'une pique à l'autre n'a été, en
réalité, mis qu'à la pointe d'une
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